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Les Terres Anciennes [UPDATED 24/03/03]
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<blockquote data-quote="Sammael99" data-source="post: 111010" data-attributes="member: 1157"><p><strong>Episode 12 : Sur la Route de Halos</strong></p><p></p><p>Le temps est compté et l'endroit trop dangereux pour échanger des impressions ou formuler des hypothèses. D'autant plus que l'objet de l'exploration était avant tout de retrouver Umar. Yjir et Erasmus retrouvent donc les deux enfants, restés à l'abri des échauffourées, pour les questionner sur le sort réservé au nain.</p><p></p><p>"Je me souviens de lui" affirme Myranda "Il faisait partie du groupe qui a tenté de nous sauver alors que nous étions emprisonnés," poursuit-elle en décrivant un lieu qui ressemble fort aux thermes de Menastyr. "Mais quand nous sommes arrivés à Razem, nous avons été séparés. Avant que nous ne soyons vendus ici, j'ai tout de même vu qu'Umar avait été marchandé auprès d'un trafiquant nommé Zelb, en compagnie d'un gnome et de quelques hommes costauds. En plus d'être une crapule, ce type avait l’air bizarre et inquiétant... Il était escorté par deux mystérieux gardes dont je me souviens bien, car ils ont participé aux tractations sans jamais ôter leurs capuchons. J'ai compris pourquoi lorsque l'un d'eux a légèrement sorti la tête : il avait le visage tout déchiqueté, c'était horrible…J'ai cru comprendre que leur caravane partait vers Halos, en passant par Floreste. C'est tout ce dont je me rappelle" termine la jeune fille, dont le sang froid et la maturité sont réellement admirables.</p><p></p><p>Un silence suit son récit. Elle le rompt finalement en demandant : "Il y a du monde en haut ?"</p><p></p><p>"Non pourq…..???!!!" balbutie le gnome qui commence sérieusement à douter de ses sens, et fait taire d'un geste ses compagnons. Le temple n'était-il pas fermé de l'intérieur ???</p><p></p><p>"Allez-y doucement, ils sont en bas" ordonne une voix au-dessus, que tous identifient comme étant celle de Pedrus.</p><p></p><p>Jamais fuite ne fût aussi rapide. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Cendres détermine la stratégie de la retraite. "La seule issue possible est par là," assure l'elfe à ses compagnons en indiquant le couloir qu'a emprunté Arachne. Ledit couloir, fort long, est manifestement de construction plus ancienne que le temple et n'a pas été restauré. Il se termine par une petite porte que les fuyards ouvrent sans précaution tant les pas de Pedrus et de ses hommes semblent se rapprocher. Celle-ci débouche encore sur une salle sombre, au milieu de laquelle repose un gisant – sans doute une crypte mortuaire. A droite, un escalier étroit monte et donne sur une porte vitrée à travers laquelle on aperçoit la lumière de l’aube. Cendres grimpe aussitôt les marches en éclaireur, une main sur sa rapière. Mezrâ soit louée, la porte débouche sur le cimetière. N’apercevant pas d'ennemis aux environs, le groupe file comme l'éclair vers la sortie de la ville par les faubourgs de Halos, presque déserts à cette heure très matinale.</p><p></p><p>L'idée de Pedrus, sans doute vert de colère de les avoir à nouveau manqués arrache à Yjir un sourire crispé : la prochaine fois sera peut-être la bonne…</p><p></p><p>En dépit de leur extrême fatigue, Yjir, Cendres et Erasmus s'accordent pour quitter la région au plus vite. Ils trouvent donc refuge à la mi-journée dans une grange pour quelques courtes heures de repos, mais reprennent bien vite leur périple en espérant que cette fois-ci, Umar ne leur échappera pas…</p><p></p><p>Le temps est froid et le ciel lourd, mais il neige pas, même si l’on sent que c’est imminent. L'hiver approche en ce 22ème jour de Merise, et nos amis se dirigent vers le sud, où il fait de plus en plus froid... Nos amis n’avancent pas vite car ils sont maintenant sans chevaux (les solides montures orques ayant été « oubliées » dans une des auberges de Razem) et surtout, ils sont accompagnés de deux enfins dont l’état de santé est plus que précaire vu les sévices qu’ils ont subi... En effet, sur la suggestion de Cendres, le groupe a pris Myranda et Rhun sous son aile : même si leur présence ne facilite pas le voyage, nul n'a eu la cruauté de les abandonner à leur triste sort et l'elfe s'est judicieusement proposée de les confier à l'ordre de Mezrâ une fois arrivés à Halos.</p><p></p><p>Quelques lieues plus loin, la tombée de la nuit incite nos marcheurs à faire étape dans un modeste village, sis à la limite Sud de la baronnie de Razem. En l'absence de toute offre hôtelière locale, Erasmus et Yjir frappent à quelques portes et finissent par entrer chez un fermier accort qui offre gîte et couvert pour une pièce d'argent par personne. Ereintés, Yjir et les enfants regagnent vite leurs chambres tandis qu'Erasmus doit céder à regrets à la demande de Cendres qui souhaite mettre à profit une soirée tranquille pour progresser dans sa maîtrise de la magie des arcanes.</p><p></p><p>Le lendemain matin, le druide, fidèle à ses habitudes, accompagne Œil-de-Nuit qui a hâte de dégourdir ses pattes et rend hommage aux bienfaits de la Nature en entonnant ses habituelles mélopées. Le gnome met a profit le lever du soleil pour découvrir, enfin seul, les précieux ouvrages qu'il a dérobés aux adorateurs d'Evancthe. Il n'a malheureusement le temps que d'en effectuer un bref survol qui l'amène aux conclusions suivantes : </p><p></p><p>« La Légende d'Evancthe » est une collection de notes plus qu’un ouvrage rédigé. L’auteur semble en être un certain Yrgûl. Le style est assez empoulé et épouvantable, mais on peut deviner les grandes lignes du futur récit : il aurait narré les origines d'Evancthe (un « elfe déchu » dans le texte), plus grand mage de son âge, comment il fut choisi par le Dieu Ehrûn pour être son bras droit du temps où la puissante divinité et ses soeurs parcouraient encore les étendues de Terkân. Le livre décrit succinctement le « rituel d’Evanchthe » qui permit à celui-ci d’accéder à l’immortalité. Erasmus devine que la dernière partie de l’ouvrage, non encore rédigée, aurait raconté la manière dont le mage immortel aurait accédé à la divinité, mais Yrgûl semble avoir eu beaucoup de mal à trouver des informations pertinentes sur ce sujet... En particulier, l’ouvrage permet de clarifier certains points encore mystérieux pour Erasmus et ses amis : </p><p></p><p>Ainsi, l’ouvrage précise que le Donjon d’Argûnn était à l’origine l’immense forteresse du Dieu Ehrûn, de la même manière que les deux autres Donjons de Terkân étaient les forteresses de ses soeurs. . Lorsque Ehrûn quitta la sphère matérielle, il en remit les clefs à son bras droit Evancthe sous la forme de son rubis, un artefact puissant qui permet de contrôler toutes les issues et tous les serviteurs du Donjon.</p><p></p><p>« Le Monde des Esprits » est un petit ouvrage calligraphié qui décrit le monde spirituel, aussi appelé par les magiciens l'Aether ou « Plan Aetheré ». Il borde notre monde et en est la « réplique » spirituelle. L'Enveloppe Aethérée sépare le monde matériel de l'Aether. Les individus, à moins d'êtres très teintés par les esprits où la divinité, n'y apparaissent pas, mais les lieux et les objets, ayant plus de temps pour accumuler une énergie spirituelle, laissent parfois une empreinte dans l'Aether. Lors de la mort, l'âme des défunts transite brièvement par l'Aether pour trouver un conduit menant à leur destination éternelle. Certains esprits, lorsqu'ils ne trouvent pas le repos, y séjournent et y accumulent parfois une puissance intense pour devenir des fantômes, qui peuvent être bienveillants ou terriblement vengeurs, selon leur nature. </p><p></p><p>Il arrive que les créatures natives de l'Aether et les fantômes puissent affecter le monde matériel, mais ils peuvent rarement être affectées par lui sans ressources magiques. On peut parfois les apercevoir comme des silhouettes translucides et évanescentes. On peut voyager dans l'Aether à l'aide de puissants sortilèges ou d'artefacts anciens. La magie et l'exploration Aethérique ont longtemps été du domaine des magiciens puissants, mais à travers ces recherches, ils ont à leur grande surprise découvert des traditions primitives très avancées dans la compréhension des mondes spirituels, en particulier parmi les shamans des tribus nomades des Plaines Désolées.</p><p></p><p>« Des Artefacts » est aussi un ouvrage sur la théorie de la magie. Il explicite la distinction nette entre des objets dotés de pouvoirs magiques « classiques » et les artefacts. Les artefacts sont des objets dont la confection même est essentiellement différente de celle des objets magiques classiques. Ils ne sont pas nécessairement des objets puissants, mais toujours des objets liés à leurs créateurs ou à leurs porteurs significatifs. Ainsi, pour faire émerger la puissance réelle d'un artefact, il ne suffit pas de posséder l'objet mais il s'agit de connaître aussi son histoire, qui l'a forgé, quels « ingrédients » ont présidé à sa création, etc. Ces éléments permettent à l'utilisateur de s'investir dans l'objet, de tisser avec l'objet une relation personnelle qui permet d'exploiter son potentiel. Enfin, « Des artefacts » explique comment on peut à l'aide d'un sort d'Identification déceler la nature d'un Artefact.</p><p></p><p>Enfin, Erasmus jette un oeil rapide, malgré sa répugnance, à « Rituels nécromants ». Le titre enluminé sur la couverture est bien écrit en impérial, mais le texte à l’intérieur est rédigé dans une langue inconnue du Gnome, faite d’arabesques noirs et malsains...</p><p></p><p>Finalement, nos amis sont prêts à reprendre la route. Après les efforts consentis, Cendres et Erasmus ont peine à se rétablir de leurs blessures de la veille, aussi le druide doit-il derechef en appeler aux esprits de la nature pour hâter la guérison de ses amis et des enfants, eux aussi très faibles. Il apparaît clairement, toutefois, que les dommages encourus par ceux-ci ne sont pas seulement physiques, mais aussi psychologiques, et que Rhun en particulier aura du mal à se remettre de ses traumatismes... </p><p></p><p>En cette nouvelle journée, le 23 Merise, le froid et même la neige sont bel et bien là et la traversée de la forêt jusqu'à Floreste s'annonce glaciale. Les fourrures et couvertures nécessaires pour Cendres et les enfants sont acquises auprès d'un villageois qui troque volontiers des vêtements chauds contre quelques barons. Mais il faudra encore attendre pour pouvoir disposer de chevaux, le village n’en ayant aucun à céder.</p><p></p><p>A la fin de cette nouvelle journée de marche, nos amis arrivent, transis et fourbus, dans la petite ville de Bourgal, située à la croisée des routes de Halos et de Meyronis, par delà les Montagnes Sanguines. Yjir mène le cortège et fait halte à la première auberge venue. Il secoue ses chausses lourdes de neige et pénètre dans les lieux sous le regard étonné de quelques piliers de bar; surpris plus par son apparence, son accoutrement et son animal de compagnie que par son visage rougi par le froid.</p><p></p><p><img src="http://www.drowstar.com/felten/images/mer_des_serpents.jpg" alt="" class="fr-fic fr-dii fr-draggable " data-size="" style="" /></p><p></p><p>"Pas souvent qu'on a des voyageurs" lance gaiement le propriétaire " Y'a pas idée de sortir par c'temps !".</p><p></p><p>La chaleur de l'accueil incite à écouter l'aubergiste qui ne se fait pas prier pour gloser : "Bienvenue à Bourgal, cité indépendante et fière de l'être !…" Les nouveaux venus comprennent vite que Bourgal, comme d'autres villes situées à l'ouest du royaume de Meyronis, est une ville autogérée, et qui n'obéit à ce titre à l'autorité d'aucun Baron ou roi. C'est aussi le cas de leur prochaine destination, Halos, cité à l'histoire tumultueuse qui vit aujourd'hui sous le commandement d'un Drac. </p><p></p><p>Erasmus profite d'un silence du maître des lieux pour étaler ses connaissances historiques et expliquer qu'il y a quelques centaines d’années seulement, Halos, située en bordure des îles Boucaniennes, n'était qu'un repaire de pirates qui terrorisait la région. Pour vaincre cette menace, l'ensemble des nations situées autour de la Mer des Serpents avait fini par se liguer pour défaire Halos et rétablir la sécurité et la stabilité politique dans la région. Le premier Drac était un capitaine pirate futé qui, comprenant qu’Halos allait être rasée de la carte préféra éliminer lui-même les pirates les plus incontrôlables et signer avec les nations ennemies un traité qui faisait d’Halos une ville « respectable », encore que certains hésiteraient, même aujourd’hui, à trouver le terme approprié. </p><p></p><p>« Ouais, et même que le Drac de Halos il est drôlement mégalo, c'ui là. Y paraît qu'il veut s'faire construire un phare en or, c'te fou… C'est pour ça qu'il r'crute des tas d'miniers comme ceux qu'on voit passer en c'moment dans les caravanes. Mais s'y s'arrêtent pas ici, ça fait pas marcher les affaires » conclut le tenancier que l'on n'arrête plus.</p><p></p><p>« A propos de caravanes, demande Cendres, un nain nommé Umar, ou un homme qui s'appelle Zelb, deux types encapuchonnés, ca vous rappelle quelque chose ?</p><p></p><p>- Un peu qu'ça m'évoque, ma p'tite dame, répond l'aubergiste avec un sourire charmeur, qui se décompose en croisant le regard de l'elfe. Des visiteurs comme ça, la guigne. Les deux affreux avec leurs capuches, on aurait dit qu'ils avaient pas d'yeux ou ben qu'y étaient cousus. Ca m'a fait fuir les clients », termine-t-il en désignant deux ivrognes endormis.</p><p></p><p>En mal de conversation depuis quelques jours, Cendres et Erasmus profitent d'un tel moulin à paroles pour évoquer, avec une discrétion toute relative, tous les sujets qui leurs passent par la tête, mentionnant pêle-mêle duc aveugle, grise guilde et culte d'Erhûn… Sans succès.</p><p></p><p>Le dîner et la soirée ont tout de même ragaillardi tout le monde et même Rhun commence à reprendre confiance. « Dis M'dame, pourquoi t'as les yeux bizarres ? » demande-t’il à Cendres avant de monter se coucher. Cendres encaisse le coup, mais essaie de ne pas en vouloir au garçon dont les dernières expériences n'ont pas du le rendre très sociable...</p><p></p><p>Les ablutions matinales d'Yjir sonnent le réveil de nos voyageurs qui reprennent bientôt la route après avoir acquis deux chevaux et une mule. Après quelques heures de progression, le paysage vallonné fait place à la fameuse forêt Meyronienne que seul Yjir aborde avec un réel plaisir. La neige tombe certes moins dru sous la protection des arbres, et la route de Bourgal à Floreste est visiblement bien entretenue, mais il fait très sombre et de lourdes congères pendent des branches, tandis que nos amis sont régulièrement troublés par des paquets de neige qui leur tombent dessus. La journée est longue, et le soir venu, nos amis sont bien content qu’Yjir parvienne à leur trouver un point de campement à l’écart du vent pour passer la nuit.</p><p></p><p>Le lendemain, 25 Merise, la troupe reprend la route. Vers le milieu de la journée, ils aperçoivent enfin une trace de civilisation : une petite clairière ouvre en effet sur un village aussi curieux qu'isolé. Quelques maisons sont clairsemées au sol, mais la plupart des habitations ont été construites à même les arbres ! Encore plus étrange, le hameau, qui n'a pourtant rien de vétuste, semble totalement abandonné…</p><p></p><p>« C'est bon, j'y vais » grogne Korg à qui un regard d'Erasmus a suffi. Le corbeau rentre bredouille, mais, prudent, le gnome demande à son familier d'y retourner pour vérifier, quitte à faire un peu de bruit pour se faire remarquer. De loin, on devine le familier du gnome qui croasse autour du village, lorsque tout à coup Erasmus sursaute :</p><p></p><p>« Korg, on est en train de le capturer ! Otez-le de ce sac !! »" hurle le mage qui s'est déjà élancé vers le village. Connaissant la puissance du lien empathique qui unit le corbeau à son maître, Yjir et Cendres savent que le gnome dit vrai et filent à sa suite pour venir au secours de leur fidèle oiseau éclaireur. Alors qu'ils s'approchent des premières maisons, les trois aventuriers voient s'abattre sur eux un immense filet qui immobilise l'elfe, d'ordinaire si agile, alors qu'Erasmus et le druide ont évité les mailles de justesse.</p><p></p><p>« Nous venons en paix, rendez-nous Korg ! » vocifère le mage à l'endroit d'un groupe d'une trentaine d'hommes en armes qui, surgis de nulle part, s'approchent des prisonniers.</p><p></p><p>« Posez d'abord vos armes, et vous serez jugés loyalement pour vos crimes », répond un homme d’un âge certain qui semble bien être le chef du petit village. Devant l'incrédulité que ses propos suscitent, l'homme poursuit : « Nous savons que vous êtes des esclavagistes. La jeune fille que vous poursuivez, et dont vous avez capturé la famille, nous a tout raconté, inutile de cacher votre identité. Libérez ces enfants et ôtez vos armes et votre équipement ! »</p><p></p><p>On imagine la stupeur de nos amis. Sans lâcher son arme, Yjir tente une approche diplomatique : « Nous pas esclavagistes, nous avoir sauvé enfants. Moi vous expliquer. ». Les yeux des villageois se tournent vers Rhun et Myiranda qui ont l’air faibles et apeurés. Les paroles du druide n’ont pas un grand effet, sinon de faire se pointer quelques arcs de plus en sa direction. Les masses et les fourches se rapprochent dangereusement, brandies par des paysans aux regards mêlés de haine et de terreur…</p><p></p><p>« Dans le doute, abstiens-toi de te faire capturer par des inconnus » est sans doute un proverbe commun à la race gnome et à la tribu des Grands Aigles. Devant une assistance éberluée, le druide, voyant que sa tentative rudimentaire de médiation n’a pas eu le résultat escompté, se transforme en grand singe et bondit dans les arbres, évitant au passage la flèche réflexe d'un tireur isolé. Profitant de la surprise générale provoquée par le numéro de son compagnon, Erasmus se soustrait aux regards ennemis au moyen de son sortilège favori, qui le rend temporairement invisible.</p><p></p><p>Arrivé en haut des arbres, Yjir reprend forme humaine et apostrophe les villageois : « Vous déposer armes et libérer mes amis, sinon vous le regretter ! » Les villageois tentent de viser le sorcier à travers les arbres, mais ne parviennent pas à le localiser. Sa menace les inquiète mais ils n’obtempèrent pas pour autant. </p><p></p><p>De nouveau seule au monde et encerclée, Cendres préfère une approche plus collaborative. « Yjir descends et rends toi, Erasmus, réapparais ! », demande-t’elle à ses compagnons. « Votre attitude ne contribue pas à nous innocenter... » Pour le moment, ses tentatives de conciliation échouent, et elle doit abandonner sa précieuse rapière, son arc et son carquois de flèches. « Vous pouvez baisser vos armes », dit-elle aux villageois.</p><p></p><p>« Il n'en est pas question avant que vous ne vous livriez et que vous ne déposiez tous vos armes », réplique le meneur. « Vous serez jugé par la justice de Floreste pour esclavagisme. » Comprenant que l’homme est borné, Cendres décide de tenter le tout pour le tour et lui propose de venir calmement pour qu’il leur explique exactement ce qui leur est reproché. Le chef accepte et emmène Cendres et les deux enfants sous bonne escorte dans une des maisons au bord de la route. A l’extérieur, les archers tapis dans les arbres scrutent nerveusement les cimes pour essayer de voir le « sorcier tatoué », mais sans succès.</p><p></p><p>A l’intérieur de la maison, le chef du village détaille l’accusation faite contre nos amis : « La personne que vous avez malmené vous a décrits comme étant des esclavagistes. Elle nous avait bien dit que vous la poursuivriez… Il n'y a pas de doute sur votre identité, elle nous avait même prévenus que vous étiez accompagné d’un corbeau magique doué de parole...</p><p></p><p>Cendres prend calmement la parole pour réfuter ces accusations : « nous ne sommes pas esclavagistes, dit-elle, nous sommes à la poursuite d’un groupe d’esclavagistes qui a capturé un de nos amis. En remontant le fil des « acquisitions » de ces esclavagistes, nous avons justement libéré Myranda et Rhun, les deux enfants que voila. Je ne peux pas être plus explicite : c’est ça la vérité ». L’homme est visiblement un peu troublé par la version des faits de Cendres, mais l’apparence guerrière de celle-ci est son parler peu éloquent ne suffisent pas à le convaincre tout à fait. « Je voudrais bien vous croire, dit-il, mais l'autre femme était aussi digne de confiance. Or l'une d'entre vous a menti... »</p><p></p><p>« Et moi, vous me croirez ? » demande soudain Myranda qui a recouvré la parole. Et la jeune fille de résumer leurs sombres jours de détention au temple de Mortis, jusqu'à l'arrivée d'une elfe au regard chafoin, escortée d'un gnome et d'une espèce de sauvage. L'approbation silencieuse de Rhun achève d’ébranler la conviction du villageois...</p><p></p><p>« De toute évidence, ces enfants vous font confiance, dit l’homme, mais peut-être avez vous voulu les amadouer pour mieux les revendre ensuite... Nous devons nous assurer qu’ils ne sont pas sous votre emprise...</p><p></p><p>Myranda dit alors : « s’il n’y a que cela, Rhun et moi resterons ici. Lorsque Cendres et ses amis auront retrouvé leur compagnon nain, ils reviendront nous chercher. »</p><p></p><p>L'elfe est émue par l’éloquence de l’enfant, et elle n’est visiblement pas la seule. Le chef du village sent bien qu’il se passe là quelque chose de spontané, qui n’a pas pu être planifié pour le tromper. « Je ne comprends pas, dit-il, pourquoi la jeune femme d’hier a voulu vous faire accuser... Quel intérêt pour elle ?</p><p></p><p>- Je pense savoir de qui il s’agit répond Cendres gravement. Notre ami nain est recherché autant par ses amis que par ses ennemis. Nous savons qu’une femme assassin a été lancée sur ses trousses. Elle cherche sans doute à nous devancer, à nous retarder, pour retrouver le nain et mettre fin à ses jours. Vous avez sans doute été abusé... »</p><p></p><p>- Mais elle paraissait tellement digne de confiance... » dit l’homme d’un air triste...</p><p></p><p>- Nous savons qu’elle dispose de pouvoirs magiques... Peut-être en a-t’elle usé sur vous... N’avez vous pas remarqué des détails surprenants ? »</p><p></p><p>Le chef du village réfléchit quelques instants et répond : « Maintenant que vous me le dites, son cheval était visiblement une monture de grande qualité. Pour une esclave en fuite, c’est étonnant... J’ai supposé qu’elle l’avait volé quelque part, mais ce type d’étalon ne court pas en liberté dans la nature... Vous avez sans doute raison, j’ai du me faire avoir... »</p><p></p><p>Cendres, souhaitant reprendre rapidement la route et rassurer ses amis sur son sort remet au chef du village 20 pièces d'or (une fortune !), précisant que l’argent doit servir à couvrir les besoins des enfants pendant un an. « Si nous ne sommes pas revenus d’ici là, précise-t’elle, j’enverrais des émissaires du Temple de Mezrâ les chercher. Puis, se retournant vers Miranda, Cendres glisse dans la main de sa protégée un médaillon à l'effigie de Mezrâ. "Si je ne reviens pas, vous trouverez refuge dans n'importe lequel des temples de mon Ordre, ne l'oublies pas."</p><p></p><p>Cendres ressort de la maison et s’exclame : « Erasmus, Yjir, vous pouvez vous montrer », l'air manifestement agacée. Surgit alors derrière elle le gnome qui, sous quelques dizaines d'yeux ébahis, lui rétorque d'un ton goguenard « il suffisait de demander ! ». Quant au druide, c'est sous les traits d'un aigle majestueux qu'il atterrit sur le village, ajoutant à l'admiration et la terreur des spectateurs.</p><p></p><p>En dépit de leur accueil musclé, les habitants de "la Chênaie", c'est ainsi que s'appelle le village, se révèlent être de fort bonne compagnie. Conscients d'avoir été trompés, ils relatent désormais volontiers les circonstances de la venue de la fausse esclave. Yjir déduit de leur récit que leur étrange ennemie possède un à deux jours à cheval d'avance sur eux. Le druide apprend par ailleurs que quelques poignées de caravanes ont déjà transité par ici, certaines d'entre elles étaient conduites, comme par hasard, par de curieux esclavagistes encapuchonnés…</p><p></p><p>La nuit tombe sur la Chênaie, et les pensées dYjir, de Cendres et d'Erasmus sont déjà tournées vers les dangers qui les attendent aux détours de leur prochaine cavalcade : qui est donc cette mystérieuse esclave ? Morgrissa ? L'elfe noire ? Arachne ? Qui sait donc qu'Umar est en route vers Halos, et comment ? Est-il prudent de continuer le chemin en passant par Floreste, là où cette redoutable peste aura peut-être fait circuler on ne sait quelle rumeur à leur propos ? Autant de questions que nos héros, fourbus, s'accordent à remettre au lendemain.</p></blockquote><p></p>
[QUOTE="Sammael99, post: 111010, member: 1157"] [b]Episode 12 : Sur la Route de Halos[/b] Le temps est compté et l'endroit trop dangereux pour échanger des impressions ou formuler des hypothèses. D'autant plus que l'objet de l'exploration était avant tout de retrouver Umar. Yjir et Erasmus retrouvent donc les deux enfants, restés à l'abri des échauffourées, pour les questionner sur le sort réservé au nain. "Je me souviens de lui" affirme Myranda "Il faisait partie du groupe qui a tenté de nous sauver alors que nous étions emprisonnés," poursuit-elle en décrivant un lieu qui ressemble fort aux thermes de Menastyr. "Mais quand nous sommes arrivés à Razem, nous avons été séparés. Avant que nous ne soyons vendus ici, j'ai tout de même vu qu'Umar avait été marchandé auprès d'un trafiquant nommé Zelb, en compagnie d'un gnome et de quelques hommes costauds. En plus d'être une crapule, ce type avait l’air bizarre et inquiétant... Il était escorté par deux mystérieux gardes dont je me souviens bien, car ils ont participé aux tractations sans jamais ôter leurs capuchons. J'ai compris pourquoi lorsque l'un d'eux a légèrement sorti la tête : il avait le visage tout déchiqueté, c'était horrible…J'ai cru comprendre que leur caravane partait vers Halos, en passant par Floreste. C'est tout ce dont je me rappelle" termine la jeune fille, dont le sang froid et la maturité sont réellement admirables. Un silence suit son récit. Elle le rompt finalement en demandant : "Il y a du monde en haut ?" "Non pourq…..???!!!" balbutie le gnome qui commence sérieusement à douter de ses sens, et fait taire d'un geste ses compagnons. Le temple n'était-il pas fermé de l'intérieur ??? "Allez-y doucement, ils sont en bas" ordonne une voix au-dessus, que tous identifient comme étant celle de Pedrus. Jamais fuite ne fût aussi rapide. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Cendres détermine la stratégie de la retraite. "La seule issue possible est par là," assure l'elfe à ses compagnons en indiquant le couloir qu'a emprunté Arachne. Ledit couloir, fort long, est manifestement de construction plus ancienne que le temple et n'a pas été restauré. Il se termine par une petite porte que les fuyards ouvrent sans précaution tant les pas de Pedrus et de ses hommes semblent se rapprocher. Celle-ci débouche encore sur une salle sombre, au milieu de laquelle repose un gisant – sans doute une crypte mortuaire. A droite, un escalier étroit monte et donne sur une porte vitrée à travers laquelle on aperçoit la lumière de l’aube. Cendres grimpe aussitôt les marches en éclaireur, une main sur sa rapière. Mezrâ soit louée, la porte débouche sur le cimetière. N’apercevant pas d'ennemis aux environs, le groupe file comme l'éclair vers la sortie de la ville par les faubourgs de Halos, presque déserts à cette heure très matinale. L'idée de Pedrus, sans doute vert de colère de les avoir à nouveau manqués arrache à Yjir un sourire crispé : la prochaine fois sera peut-être la bonne… En dépit de leur extrême fatigue, Yjir, Cendres et Erasmus s'accordent pour quitter la région au plus vite. Ils trouvent donc refuge à la mi-journée dans une grange pour quelques courtes heures de repos, mais reprennent bien vite leur périple en espérant que cette fois-ci, Umar ne leur échappera pas… Le temps est froid et le ciel lourd, mais il neige pas, même si l’on sent que c’est imminent. L'hiver approche en ce 22ème jour de Merise, et nos amis se dirigent vers le sud, où il fait de plus en plus froid... Nos amis n’avancent pas vite car ils sont maintenant sans chevaux (les solides montures orques ayant été « oubliées » dans une des auberges de Razem) et surtout, ils sont accompagnés de deux enfins dont l’état de santé est plus que précaire vu les sévices qu’ils ont subi... En effet, sur la suggestion de Cendres, le groupe a pris Myranda et Rhun sous son aile : même si leur présence ne facilite pas le voyage, nul n'a eu la cruauté de les abandonner à leur triste sort et l'elfe s'est judicieusement proposée de les confier à l'ordre de Mezrâ une fois arrivés à Halos. Quelques lieues plus loin, la tombée de la nuit incite nos marcheurs à faire étape dans un modeste village, sis à la limite Sud de la baronnie de Razem. En l'absence de toute offre hôtelière locale, Erasmus et Yjir frappent à quelques portes et finissent par entrer chez un fermier accort qui offre gîte et couvert pour une pièce d'argent par personne. Ereintés, Yjir et les enfants regagnent vite leurs chambres tandis qu'Erasmus doit céder à regrets à la demande de Cendres qui souhaite mettre à profit une soirée tranquille pour progresser dans sa maîtrise de la magie des arcanes. Le lendemain matin, le druide, fidèle à ses habitudes, accompagne Œil-de-Nuit qui a hâte de dégourdir ses pattes et rend hommage aux bienfaits de la Nature en entonnant ses habituelles mélopées. Le gnome met a profit le lever du soleil pour découvrir, enfin seul, les précieux ouvrages qu'il a dérobés aux adorateurs d'Evancthe. Il n'a malheureusement le temps que d'en effectuer un bref survol qui l'amène aux conclusions suivantes : « La Légende d'Evancthe » est une collection de notes plus qu’un ouvrage rédigé. L’auteur semble en être un certain Yrgûl. Le style est assez empoulé et épouvantable, mais on peut deviner les grandes lignes du futur récit : il aurait narré les origines d'Evancthe (un « elfe déchu » dans le texte), plus grand mage de son âge, comment il fut choisi par le Dieu Ehrûn pour être son bras droit du temps où la puissante divinité et ses soeurs parcouraient encore les étendues de Terkân. Le livre décrit succinctement le « rituel d’Evanchthe » qui permit à celui-ci d’accéder à l’immortalité. Erasmus devine que la dernière partie de l’ouvrage, non encore rédigée, aurait raconté la manière dont le mage immortel aurait accédé à la divinité, mais Yrgûl semble avoir eu beaucoup de mal à trouver des informations pertinentes sur ce sujet... En particulier, l’ouvrage permet de clarifier certains points encore mystérieux pour Erasmus et ses amis : Ainsi, l’ouvrage précise que le Donjon d’Argûnn était à l’origine l’immense forteresse du Dieu Ehrûn, de la même manière que les deux autres Donjons de Terkân étaient les forteresses de ses soeurs. . Lorsque Ehrûn quitta la sphère matérielle, il en remit les clefs à son bras droit Evancthe sous la forme de son rubis, un artefact puissant qui permet de contrôler toutes les issues et tous les serviteurs du Donjon. « Le Monde des Esprits » est un petit ouvrage calligraphié qui décrit le monde spirituel, aussi appelé par les magiciens l'Aether ou « Plan Aetheré ». Il borde notre monde et en est la « réplique » spirituelle. L'Enveloppe Aethérée sépare le monde matériel de l'Aether. Les individus, à moins d'êtres très teintés par les esprits où la divinité, n'y apparaissent pas, mais les lieux et les objets, ayant plus de temps pour accumuler une énergie spirituelle, laissent parfois une empreinte dans l'Aether. Lors de la mort, l'âme des défunts transite brièvement par l'Aether pour trouver un conduit menant à leur destination éternelle. Certains esprits, lorsqu'ils ne trouvent pas le repos, y séjournent et y accumulent parfois une puissance intense pour devenir des fantômes, qui peuvent être bienveillants ou terriblement vengeurs, selon leur nature. Il arrive que les créatures natives de l'Aether et les fantômes puissent affecter le monde matériel, mais ils peuvent rarement être affectées par lui sans ressources magiques. On peut parfois les apercevoir comme des silhouettes translucides et évanescentes. On peut voyager dans l'Aether à l'aide de puissants sortilèges ou d'artefacts anciens. La magie et l'exploration Aethérique ont longtemps été du domaine des magiciens puissants, mais à travers ces recherches, ils ont à leur grande surprise découvert des traditions primitives très avancées dans la compréhension des mondes spirituels, en particulier parmi les shamans des tribus nomades des Plaines Désolées. « Des Artefacts » est aussi un ouvrage sur la théorie de la magie. Il explicite la distinction nette entre des objets dotés de pouvoirs magiques « classiques » et les artefacts. Les artefacts sont des objets dont la confection même est essentiellement différente de celle des objets magiques classiques. Ils ne sont pas nécessairement des objets puissants, mais toujours des objets liés à leurs créateurs ou à leurs porteurs significatifs. Ainsi, pour faire émerger la puissance réelle d'un artefact, il ne suffit pas de posséder l'objet mais il s'agit de connaître aussi son histoire, qui l'a forgé, quels « ingrédients » ont présidé à sa création, etc. Ces éléments permettent à l'utilisateur de s'investir dans l'objet, de tisser avec l'objet une relation personnelle qui permet d'exploiter son potentiel. Enfin, « Des artefacts » explique comment on peut à l'aide d'un sort d'Identification déceler la nature d'un Artefact. Enfin, Erasmus jette un oeil rapide, malgré sa répugnance, à « Rituels nécromants ». Le titre enluminé sur la couverture est bien écrit en impérial, mais le texte à l’intérieur est rédigé dans une langue inconnue du Gnome, faite d’arabesques noirs et malsains... Finalement, nos amis sont prêts à reprendre la route. Après les efforts consentis, Cendres et Erasmus ont peine à se rétablir de leurs blessures de la veille, aussi le druide doit-il derechef en appeler aux esprits de la nature pour hâter la guérison de ses amis et des enfants, eux aussi très faibles. Il apparaît clairement, toutefois, que les dommages encourus par ceux-ci ne sont pas seulement physiques, mais aussi psychologiques, et que Rhun en particulier aura du mal à se remettre de ses traumatismes... En cette nouvelle journée, le 23 Merise, le froid et même la neige sont bel et bien là et la traversée de la forêt jusqu'à Floreste s'annonce glaciale. Les fourrures et couvertures nécessaires pour Cendres et les enfants sont acquises auprès d'un villageois qui troque volontiers des vêtements chauds contre quelques barons. Mais il faudra encore attendre pour pouvoir disposer de chevaux, le village n’en ayant aucun à céder. A la fin de cette nouvelle journée de marche, nos amis arrivent, transis et fourbus, dans la petite ville de Bourgal, située à la croisée des routes de Halos et de Meyronis, par delà les Montagnes Sanguines. Yjir mène le cortège et fait halte à la première auberge venue. Il secoue ses chausses lourdes de neige et pénètre dans les lieux sous le regard étonné de quelques piliers de bar; surpris plus par son apparence, son accoutrement et son animal de compagnie que par son visage rougi par le froid. [IMG]http://www.drowstar.com/felten/images/mer_des_serpents.jpg[/IMG] "Pas souvent qu'on a des voyageurs" lance gaiement le propriétaire " Y'a pas idée de sortir par c'temps !". La chaleur de l'accueil incite à écouter l'aubergiste qui ne se fait pas prier pour gloser : "Bienvenue à Bourgal, cité indépendante et fière de l'être !…" Les nouveaux venus comprennent vite que Bourgal, comme d'autres villes situées à l'ouest du royaume de Meyronis, est une ville autogérée, et qui n'obéit à ce titre à l'autorité d'aucun Baron ou roi. C'est aussi le cas de leur prochaine destination, Halos, cité à l'histoire tumultueuse qui vit aujourd'hui sous le commandement d'un Drac. Erasmus profite d'un silence du maître des lieux pour étaler ses connaissances historiques et expliquer qu'il y a quelques centaines d’années seulement, Halos, située en bordure des îles Boucaniennes, n'était qu'un repaire de pirates qui terrorisait la région. Pour vaincre cette menace, l'ensemble des nations situées autour de la Mer des Serpents avait fini par se liguer pour défaire Halos et rétablir la sécurité et la stabilité politique dans la région. Le premier Drac était un capitaine pirate futé qui, comprenant qu’Halos allait être rasée de la carte préféra éliminer lui-même les pirates les plus incontrôlables et signer avec les nations ennemies un traité qui faisait d’Halos une ville « respectable », encore que certains hésiteraient, même aujourd’hui, à trouver le terme approprié. « Ouais, et même que le Drac de Halos il est drôlement mégalo, c'ui là. Y paraît qu'il veut s'faire construire un phare en or, c'te fou… C'est pour ça qu'il r'crute des tas d'miniers comme ceux qu'on voit passer en c'moment dans les caravanes. Mais s'y s'arrêtent pas ici, ça fait pas marcher les affaires » conclut le tenancier que l'on n'arrête plus. « A propos de caravanes, demande Cendres, un nain nommé Umar, ou un homme qui s'appelle Zelb, deux types encapuchonnés, ca vous rappelle quelque chose ? - Un peu qu'ça m'évoque, ma p'tite dame, répond l'aubergiste avec un sourire charmeur, qui se décompose en croisant le regard de l'elfe. Des visiteurs comme ça, la guigne. Les deux affreux avec leurs capuches, on aurait dit qu'ils avaient pas d'yeux ou ben qu'y étaient cousus. Ca m'a fait fuir les clients », termine-t-il en désignant deux ivrognes endormis. En mal de conversation depuis quelques jours, Cendres et Erasmus profitent d'un tel moulin à paroles pour évoquer, avec une discrétion toute relative, tous les sujets qui leurs passent par la tête, mentionnant pêle-mêle duc aveugle, grise guilde et culte d'Erhûn… Sans succès. Le dîner et la soirée ont tout de même ragaillardi tout le monde et même Rhun commence à reprendre confiance. « Dis M'dame, pourquoi t'as les yeux bizarres ? » demande-t’il à Cendres avant de monter se coucher. Cendres encaisse le coup, mais essaie de ne pas en vouloir au garçon dont les dernières expériences n'ont pas du le rendre très sociable... Les ablutions matinales d'Yjir sonnent le réveil de nos voyageurs qui reprennent bientôt la route après avoir acquis deux chevaux et une mule. Après quelques heures de progression, le paysage vallonné fait place à la fameuse forêt Meyronienne que seul Yjir aborde avec un réel plaisir. La neige tombe certes moins dru sous la protection des arbres, et la route de Bourgal à Floreste est visiblement bien entretenue, mais il fait très sombre et de lourdes congères pendent des branches, tandis que nos amis sont régulièrement troublés par des paquets de neige qui leur tombent dessus. La journée est longue, et le soir venu, nos amis sont bien content qu’Yjir parvienne à leur trouver un point de campement à l’écart du vent pour passer la nuit. Le lendemain, 25 Merise, la troupe reprend la route. Vers le milieu de la journée, ils aperçoivent enfin une trace de civilisation : une petite clairière ouvre en effet sur un village aussi curieux qu'isolé. Quelques maisons sont clairsemées au sol, mais la plupart des habitations ont été construites à même les arbres ! Encore plus étrange, le hameau, qui n'a pourtant rien de vétuste, semble totalement abandonné… « C'est bon, j'y vais » grogne Korg à qui un regard d'Erasmus a suffi. Le corbeau rentre bredouille, mais, prudent, le gnome demande à son familier d'y retourner pour vérifier, quitte à faire un peu de bruit pour se faire remarquer. De loin, on devine le familier du gnome qui croasse autour du village, lorsque tout à coup Erasmus sursaute : « Korg, on est en train de le capturer ! Otez-le de ce sac !! »" hurle le mage qui s'est déjà élancé vers le village. Connaissant la puissance du lien empathique qui unit le corbeau à son maître, Yjir et Cendres savent que le gnome dit vrai et filent à sa suite pour venir au secours de leur fidèle oiseau éclaireur. Alors qu'ils s'approchent des premières maisons, les trois aventuriers voient s'abattre sur eux un immense filet qui immobilise l'elfe, d'ordinaire si agile, alors qu'Erasmus et le druide ont évité les mailles de justesse. « Nous venons en paix, rendez-nous Korg ! » vocifère le mage à l'endroit d'un groupe d'une trentaine d'hommes en armes qui, surgis de nulle part, s'approchent des prisonniers. « Posez d'abord vos armes, et vous serez jugés loyalement pour vos crimes », répond un homme d’un âge certain qui semble bien être le chef du petit village. Devant l'incrédulité que ses propos suscitent, l'homme poursuit : « Nous savons que vous êtes des esclavagistes. La jeune fille que vous poursuivez, et dont vous avez capturé la famille, nous a tout raconté, inutile de cacher votre identité. Libérez ces enfants et ôtez vos armes et votre équipement ! » On imagine la stupeur de nos amis. Sans lâcher son arme, Yjir tente une approche diplomatique : « Nous pas esclavagistes, nous avoir sauvé enfants. Moi vous expliquer. ». Les yeux des villageois se tournent vers Rhun et Myiranda qui ont l’air faibles et apeurés. Les paroles du druide n’ont pas un grand effet, sinon de faire se pointer quelques arcs de plus en sa direction. Les masses et les fourches se rapprochent dangereusement, brandies par des paysans aux regards mêlés de haine et de terreur… « Dans le doute, abstiens-toi de te faire capturer par des inconnus » est sans doute un proverbe commun à la race gnome et à la tribu des Grands Aigles. Devant une assistance éberluée, le druide, voyant que sa tentative rudimentaire de médiation n’a pas eu le résultat escompté, se transforme en grand singe et bondit dans les arbres, évitant au passage la flèche réflexe d'un tireur isolé. Profitant de la surprise générale provoquée par le numéro de son compagnon, Erasmus se soustrait aux regards ennemis au moyen de son sortilège favori, qui le rend temporairement invisible. Arrivé en haut des arbres, Yjir reprend forme humaine et apostrophe les villageois : « Vous déposer armes et libérer mes amis, sinon vous le regretter ! » Les villageois tentent de viser le sorcier à travers les arbres, mais ne parviennent pas à le localiser. Sa menace les inquiète mais ils n’obtempèrent pas pour autant. De nouveau seule au monde et encerclée, Cendres préfère une approche plus collaborative. « Yjir descends et rends toi, Erasmus, réapparais ! », demande-t’elle à ses compagnons. « Votre attitude ne contribue pas à nous innocenter... » Pour le moment, ses tentatives de conciliation échouent, et elle doit abandonner sa précieuse rapière, son arc et son carquois de flèches. « Vous pouvez baisser vos armes », dit-elle aux villageois. « Il n'en est pas question avant que vous ne vous livriez et que vous ne déposiez tous vos armes », réplique le meneur. « Vous serez jugé par la justice de Floreste pour esclavagisme. » Comprenant que l’homme est borné, Cendres décide de tenter le tout pour le tour et lui propose de venir calmement pour qu’il leur explique exactement ce qui leur est reproché. Le chef accepte et emmène Cendres et les deux enfants sous bonne escorte dans une des maisons au bord de la route. A l’extérieur, les archers tapis dans les arbres scrutent nerveusement les cimes pour essayer de voir le « sorcier tatoué », mais sans succès. A l’intérieur de la maison, le chef du village détaille l’accusation faite contre nos amis : « La personne que vous avez malmené vous a décrits comme étant des esclavagistes. Elle nous avait bien dit que vous la poursuivriez… Il n'y a pas de doute sur votre identité, elle nous avait même prévenus que vous étiez accompagné d’un corbeau magique doué de parole... Cendres prend calmement la parole pour réfuter ces accusations : « nous ne sommes pas esclavagistes, dit-elle, nous sommes à la poursuite d’un groupe d’esclavagistes qui a capturé un de nos amis. En remontant le fil des « acquisitions » de ces esclavagistes, nous avons justement libéré Myranda et Rhun, les deux enfants que voila. Je ne peux pas être plus explicite : c’est ça la vérité ». L’homme est visiblement un peu troublé par la version des faits de Cendres, mais l’apparence guerrière de celle-ci est son parler peu éloquent ne suffisent pas à le convaincre tout à fait. « Je voudrais bien vous croire, dit-il, mais l'autre femme était aussi digne de confiance. Or l'une d'entre vous a menti... » « Et moi, vous me croirez ? » demande soudain Myranda qui a recouvré la parole. Et la jeune fille de résumer leurs sombres jours de détention au temple de Mortis, jusqu'à l'arrivée d'une elfe au regard chafoin, escortée d'un gnome et d'une espèce de sauvage. L'approbation silencieuse de Rhun achève d’ébranler la conviction du villageois... « De toute évidence, ces enfants vous font confiance, dit l’homme, mais peut-être avez vous voulu les amadouer pour mieux les revendre ensuite... Nous devons nous assurer qu’ils ne sont pas sous votre emprise... Myranda dit alors : « s’il n’y a que cela, Rhun et moi resterons ici. Lorsque Cendres et ses amis auront retrouvé leur compagnon nain, ils reviendront nous chercher. » L'elfe est émue par l’éloquence de l’enfant, et elle n’est visiblement pas la seule. Le chef du village sent bien qu’il se passe là quelque chose de spontané, qui n’a pas pu être planifié pour le tromper. « Je ne comprends pas, dit-il, pourquoi la jeune femme d’hier a voulu vous faire accuser... Quel intérêt pour elle ? - Je pense savoir de qui il s’agit répond Cendres gravement. Notre ami nain est recherché autant par ses amis que par ses ennemis. Nous savons qu’une femme assassin a été lancée sur ses trousses. Elle cherche sans doute à nous devancer, à nous retarder, pour retrouver le nain et mettre fin à ses jours. Vous avez sans doute été abusé... » - Mais elle paraissait tellement digne de confiance... » dit l’homme d’un air triste... - Nous savons qu’elle dispose de pouvoirs magiques... Peut-être en a-t’elle usé sur vous... N’avez vous pas remarqué des détails surprenants ? » Le chef du village réfléchit quelques instants et répond : « Maintenant que vous me le dites, son cheval était visiblement une monture de grande qualité. Pour une esclave en fuite, c’est étonnant... J’ai supposé qu’elle l’avait volé quelque part, mais ce type d’étalon ne court pas en liberté dans la nature... Vous avez sans doute raison, j’ai du me faire avoir... » Cendres, souhaitant reprendre rapidement la route et rassurer ses amis sur son sort remet au chef du village 20 pièces d'or (une fortune !), précisant que l’argent doit servir à couvrir les besoins des enfants pendant un an. « Si nous ne sommes pas revenus d’ici là, précise-t’elle, j’enverrais des émissaires du Temple de Mezrâ les chercher. Puis, se retournant vers Miranda, Cendres glisse dans la main de sa protégée un médaillon à l'effigie de Mezrâ. "Si je ne reviens pas, vous trouverez refuge dans n'importe lequel des temples de mon Ordre, ne l'oublies pas." Cendres ressort de la maison et s’exclame : « Erasmus, Yjir, vous pouvez vous montrer », l'air manifestement agacée. Surgit alors derrière elle le gnome qui, sous quelques dizaines d'yeux ébahis, lui rétorque d'un ton goguenard « il suffisait de demander ! ». Quant au druide, c'est sous les traits d'un aigle majestueux qu'il atterrit sur le village, ajoutant à l'admiration et la terreur des spectateurs. En dépit de leur accueil musclé, les habitants de "la Chênaie", c'est ainsi que s'appelle le village, se révèlent être de fort bonne compagnie. Conscients d'avoir été trompés, ils relatent désormais volontiers les circonstances de la venue de la fausse esclave. Yjir déduit de leur récit que leur étrange ennemie possède un à deux jours à cheval d'avance sur eux. Le druide apprend par ailleurs que quelques poignées de caravanes ont déjà transité par ici, certaines d'entre elles étaient conduites, comme par hasard, par de curieux esclavagistes encapuchonnés… La nuit tombe sur la Chênaie, et les pensées dYjir, de Cendres et d'Erasmus sont déjà tournées vers les dangers qui les attendent aux détours de leur prochaine cavalcade : qui est donc cette mystérieuse esclave ? Morgrissa ? L'elfe noire ? Arachne ? Qui sait donc qu'Umar est en route vers Halos, et comment ? Est-il prudent de continuer le chemin en passant par Floreste, là où cette redoutable peste aura peut-être fait circuler on ne sait quelle rumeur à leur propos ? Autant de questions que nos héros, fourbus, s'accordent à remettre au lendemain. [/QUOTE]
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