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Les Terres Anciennes [UPDATED 24/03/03]
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<blockquote data-quote="Sammael99" data-source="post: 473191" data-attributes="member: 1157"><p><strong>Le Chemin des Rois (Part 2)</strong></p><p></p><p><em>Extraits de « Vie Barbare », biographie romancée de Sküm l’Intrépide, par le barde Galeïmon Dermanol, sur base des témoignages de l’intéressé.</em></p><p></p><p>Je me souviendrais encore longtemps des effroyables cris du géant, découvrant les corps mutilés de sa femme et de son petit. Je crois que ses plaintes ont ébranlé les parois du passage où nous progressions silencieux, comme ils ont ébranlé l’esprit de chacun d’entre nous pendant les longues heures où nous allions rester sous la terre. Il semblait soudain que nous pénétrions dans des entrailles infernales, menés par un guide incertain, et que nous en ressortirions peut-être, mais profondément changés. Nous restâmes tous muets, réalisant la douleur que nous avions causée par notre maladresse, nous imaginant à hurler à la mort puis sangloter sans fin. Il fallut beaucoup de temps pour que la distance n’affaiblisse enfin la voix de ce malheureux. </p><p></p><p>De temps à autre, Umar s’agenouillait à nouveau et murmurait le rituel des Rois et nous indiquait le chemin à suivre dans le dédale de roches qui nous entouraient. Nous arrivâmes enfin à un coude qui s’élargit, révélant un gouffre immense qui nous barrait la route. Il y avait eu sans doute autrefois un passage aménagé par les nains, mais aucun moyen de traverser n’était apparent. J’ignore combien d’heures nous avions passées sous terre, mais la vue de ce nouvel obstacle acheva de nous décourager pour la journée. Nous décidâmes donc d’établir le camp devant le précipice à la sortie du tunnel. </p><p></p><p>Tandis que nous nous affairions pour le soir, Cendres décida d’inspecter la paroi pour détecter des passages en contrebas, mais au lieu de se pencher précautionneusement au bord du gouffre, elle disparut d’un coup au dessous de nous, descendant l’à-pic avec l’aisance d’un insecte. Yjir, quant à lui, se tint au bord de la paroi et se métamorphosa en volatile d’envergure pour plonger ensuite au fond du précipice. </p><p></p><p>Cendres réapparut quelques minutes plus tard, escortée par le grand oiseau aux étranges tatouages :</p><p></p><p>- Il y a un sentier étroit qui descend le long de la falaise, mais je ne peux en voir le fond. Il faudrait investiguer pour voir où il mène…</p><p></p><p>- Ça mener à pont mais pont brisé. Ça seule route possible, renchérit Yjir, ayant repris sa forme normale.</p><p></p><p>- Mouais, grommela Erasmus, et comment on fait pour défier la loi de l’apesanteur ? On se change tous en araignées ou tous en oiseaux ?</p><p></p><p>- En tous cas, ce ne sont pas tes explosions de flammes qui vont nous aider à traverser…, lança Cendres au gnome d’une voix venimeuse.</p><p></p><p>- Mais c’est qu’elle pique la mygale ! rétorqua le gnome. La prochaine fois qu’il y a de la castagne, tu devrais essayer ton nouveau tour.</p><p></p><p>- Tu as failli tous nous griller ! Tu es complètement inconscient ! Tu devrais retourner à tes études de magie !</p><p></p><p>Avant que les choses ne s’enveniment encore, Yjir intervient :</p><p></p><p>- Vous laisser moi méditer cette nuit, Dame Nature ouvrira chemin.</p><p></p><p>Les évènements de la journée combinés à cette dernière altercation achevèrent de me décourager. Je sombrais dans un profond sommeil troublé par les exclamations de mes compères. Je rêvais de corridors tentaculaires, de gouffres, d’araignées et d’oiseaux géants. Mais mes rêves ne dépassèrent ni en intensité ni en étrangeté les folles aventures du lendemain. </p><p></p><p>Yjir, par dieux savent encore quelle diablerie, nous changea tous en volatiles pour franchir le gouffre. Je ne souhaite pas refaire l’expérience, bien qu’elle fut par certains côtés inoubliable. J’étais une bête, bien différente de celle qui m’avait habitée jusqu’ici, dont je me rappelais encore la puissance, l’odorat et le goût compulsif du sang. Cette fois, ce qui m’imprégnait, c’était l’air qui me guidait dans tous mes instincts. Ma faiblesse, ma force, c’était l’air qui glissait sur moi. Cela ne dura quelques secondes car à peine avais-je touché le sol de l’autre coté du vide, je me métamorphosais au plus vite pour retrouver à ma forme initiale. </p><p></p><p>Ce changement de forme me rendait nerveux et j’avais peur de sentir mon contrôle sur moi-même, chèrement appris au monastère de Taërion, s’estomper. J’étais obsédé par l’idée que si je pouvais me changer en oiseau, l’envie pouvait me revenir à tout instant de reprendre ma forme lupine ce qui, dans les circonstances actuelles, serait désastreux… Perdu dans mes pensées, je ne m’aperçus pas que nous avions marché assez longtemps pour déboucher sur une nouvelle caverne, plus basse encore que les précédentes. Mon dernier pas fit trembler le sol autour de moi et des craquements inquiétants se firent entendre.</p><p>- Vite, par ici, m’indiqua l’elfe dans gracieux mouvement que je ne pus imiter que d’un saut un peu lourd. Le coin a l’air plein de crevasses..</p><p></p><p>- En effet, il convient davantage aux nains et aux gnomes qu’aux elfes et encore moins aux or..demi-orcs, expliqua Umar. Cette caverne est un coin fameux pour ses vers de roche.</p><p></p><p>- Ce doit être goûteux, ironisa Erasmus, peut-être un peu croustillant non ?</p><p></p><p>- Ça ne se mange pas vraiment… En fait, les vers de roches se nourrissent, comme leur nom l’indique, de roches poreuses. Certains spécimens peuvent atteindre plusieurs mètres de long, et ils sont attirés particulièrement par certaines roches. Le sous-sol de cette caverne doit être fécond en minéraux qu’ils affectionnent. Du coup, le sol est dangereux. Voyez ces tâches plus sombres sur le sol ? Ce sont des affaissements. La roche en dessous est fragile et poudreuse, et si l’on marche dessus, on risque de tomber au fond d’un trou et de mourir étouffé par les poussières de roches.</p><p></p><p>- Charmant ! répond Erasmus. Et on fait comment alors ?</p><p></p><p>- Vous me suivez. Lorsque j’étais jeune, j’ai beaucoup chassé le ver des roches. On va voir si je n’ai pas trop perdu de mes réflexes.</p><p></p><p>- Et pourquoi les chasse-t’on s’ils ne se mangent pas, demande le gnome, toujours curieux.</p><p></p><p>- Ils ne digèrent pas très bien les cristaux et les pierres précieuses. Ils les stockent donc dans un espèce de gésier. C’est cela que chassent les jeunes nains, parfois au péril de leur vie. Continuons, je vais faire la trace, bien que ce ne soit plus de mon âge.</p><p></p><p>Nous nous miment donc en file et suivirent attentivement l’itinéraire tracé par Umar. Mis à part quelques craquements inquiétants et d’occasionnels nuages de poussière rocheuse, la traversée se déroula sans encombre, mais nous fit perdre un temps précieux. Arrivés de l’autre côté, Umar s’agenouilla de nouveau pour rechercher la voie de ses ancêtres. Une fois encore, son anneau se mit à rougeoyer et révéla les runes secrètes gravées sur l’un des passages.</p><p></p><p>- C’est par ici. Essayons d’accélérer le pas, je souhaiterais que nous arrivions à Khazel-Andûn avant la nuit.</p><p></p><p>Umar nous expliqua que Khazel-Andûn, le Champ des Mille Larmes, était une immense caverne par laquelle on pouvait accéder au royaume de Maborg. Nous avancions au plus vite, mais la pente descendante s’accentuait, et le passage se faisait de plus en plus humide. Après quelques heures de marche supplémentaire, j’arrêtais soudain Erasmus qui me suivait de près : </p><p></p><p>- J’entends des bruits devant nous, chuchotais-je.</p><p></p><p>Le gnome s’arrêta puis, prêtant l’oreille, dit :</p><p></p><p>- Ca ressemble à des… à des coups de pioches.</p><p></p><p>- Des coups de pioche ici ? T’as le mal des profondeurs le gnome ! Qui veux-tu qui vienne creuser dans cet endroit sinistre ? Enfin, nous verrons bien… Avançons. </p><p></p><p>Bien que le son se précisât au fur à mesure que notre progression, il nous fut impossible de valider ou d’invalider la thèse d’Erasmus jusqu’à ce que nous aboutîmes à l’orée d’une nouvelle caverne où résonnait très distinctement le bruit qui nous intriguait depuis quelque temps. Des bruits sourds, métalliques se faisaient écho, comme des bruits de pioche, en effet, mais sans que nous puissions en voir la source. Nous décidâmes de rester à couvert et d’essayer d’en savoir plus avant d’avancer. Nous sentions une présence mais nous étions incapables de déterminer si elle était ou non maléfique.</p><p></p><p>Erasmus, qui tenait fermement à sa théorie des pioches, décida de partir en éclaireur, non sans s’être entouré de précautions magiques qui le rendirent invisible. Il ne restait plus qu’à attendre. Je me méfie toujours de ces manigances incompréhensibles et de ces messes basses qui finissent toujours par se détraquer. La veille, c’était les explosions de flammes incontrôlables, et je me demandais, planté dans le noir au bout du corridor avec mes compagnons, ce que se pourrait être cette fois. Cependant, j’évitais de partager mes craintes avec mes amis qui disposent tous plus ou moins de ces dons bizarres, et qui se seraient sans doute encore moqués de mon ignorance dans le domaine.</p><p></p><p>L’incident ne se fit pas attendre, à tel point que je me mordais les doigts d’y avoir pensé : peut-être y l’avais-je malencontreusement provoqué en l’invoquant ? Erasmus s’était rendu invisible, mais pas silencieux. Il avait dû buter sur une pierre et aussitôt, il se fit repérer par des êtres lumineux qui se mirent à tournoyer autour de lui. D’où nous étions, on ne voyait pas grand chose, et surtout pas le gnome, et je me demandais alors comment des êtres si éthérés pouvaient envisager d’utiliser des pioches ou des outils quelconques. </p><p></p><p>C’est alors que nous entendîmes résonner une voix chevrotante venue de nulle part. Je réalisais alors que nous devions être encore une fois en présence d’un mage et que les sphères lumineuses n’étaient pas vivantes mais devaient être encore l’effet d’un sortilège. A ma grande stupeur, Erasmus réapparut alors et se mit à dialoguer sur un ton qui semblait serein avec son interlocuteur. De nombreux gnomes apparurent autour de celui qui avait pris la parole. Erasmus nous traduisit plus tard quelques bribes de la conversation qui s’était déroulée en langue gnome.</p><p></p><p>- Préparez-vous à combattre Pythagore Theocritus le Second, magicien diplômé cum laude de l’Université Illusionniste d’Antarbel. Je jure que vous aurez à le regretter amèrement si vous ne vous montrez pas comme doit le faire un homme de cœur.</p><p></p><p>- Je m’en voudrais de ne pas saluer comme il se doit un congénère, et de plus un maître dans son domaine, répondit alors Erasmus en se découvrant. Il m’est bien agréable de rencontrer des personnes de votre qualité dans un endroit aussi insolite… Permettez-moi de me présenter. Je suis Erasmus. Je suis accompagné de quelques amis… qui se trouvent un peu plus loin. Mais dites-moi, votre présence pique ma curiosité : que faites-vous ici ?</p><p></p><p>- Humm, nous pourrions vous retourner la question, mon cher ami ! Mais je vois que vous vous montrez intéressé par mes travaux… Sans pouvoir vous dévoiler la véritable quintessence de mes recherches, j’effectue une expédition scientifique de grande ampleur. Non, non, n’insistez pas, je ne vous en dirais pas davantage. Vous ne pouvez pas vous imaginer le véritable espionnage industriel dont sont victimes les chercheurs de ma trempe. Aussi dois-je prendre quelques précautions comme vous avez pu le voir.</p><p></p><p>Erasmus ne nous traduisit bien sûr pas toute la conversation, et je ne doute pas que, fidèle à son habitude, il n’ait embelli son esprit et sa verve dans le récit qu’il nous en fit. Le dialogue fut sans doute plein de nuances et de circonvolutions impossibles à saisir pour l’esprit simple qu’est le mien. Le seul intérêt de la rencontre, outre d’égayer notre seconde journée sous terre, fut de nous informer qu’un groupe d’humanoïdes, apparemment armés, s’était installé dans la grande caverne vers laquelle nous dirigions nos pas.</p><p></p><p>- Ça pas bon ! supposa Yjir alors que nous avions repris notre route par un nouveau passage décidément humide, après avoir pris congé du savant gnome et de ses compagnons. Ennemi campé aux portes de Royaume Nain. Peut-être espions elfes noirs. Si nous devoir affronter eux, eux prévenir zurpateur avant nous être arrivés.</p><p></p><p>- Si c’est le cas, nous devrons agir discrètement pour identifier de qui il s’agot et éventuellement quel rôle ils jouent dans la lutte de succession. </p><p></p><p>- Je ne puis croire qu’il s’agisse d’elfes noirs, reprend Umar, la voix dure. Khazel-Andûn est le lieu de leur antique défaite. Ils n’oseraient pas…</p><p></p><p>Il nous fallut presque encore une journée entière pour rejoindre le Champ des Mille Larmes, une immense voûte de plusieurs kilomètres qui abritait un lac intérieur. Toutes, y compris le lointain plafond ruisselaient d’eau et ce bruit permanent, mêlé à l’obscurité moite protégeait notre discrète arrivée. C’était un peu comme une pluie glacée qui nous tambourinait le crâne de façon incessante. Même moi qui suis pourtant habitué à l’obscurité, j’avais du mal à voir au loin, et je compris bien vite qu’à l’exception d’Umar, nul n’y voyait goutte.</p><p></p><p>Nous montâmes un camp pour quelques heures de repos et de réflexion. Nous étions tous persuadés qu’il nous fallait échafauder un plan pour pallier à notre désorganisation chronique mais les avis étaient partagés quant à la marche à suivre. Après de vives discussions, il m’échut le rôle d’éclaireur. J’étais l’un des seuls à pouvoir évoluer dans le noir absolu, ce qui était primordial pour ne pas être repéré. Je n’étais pas très silencieux mais mon apparence ferait diversion puisque Erasmus se proposait de me rendre invisible afin que j’aille jusqu’au cœur du camp ennemi. Je n’étais pas chaud pour une transformation de plus, mais il me tenait à cœur de me rendre utile dans cette aventure et d’apporter ma contribution au succès d’Umar.</p><p></p><p>Nous avions entendu quelques bruits suspects en contrebas de la rivière souterraine au bord de laquelle Umar avait établi notre camp. Comme cela correspondait à la direction générale où le sage gnome nous avait signalé le campement des humanoïdes, je m’y rendis prudemment. Il apparut bientôt que le campement était sur l’autre rive, mais il y avait là un gué naturel. Je traversais à mi mollet le cours d’eau glacé et j’évitais à ma grande surprise une sentinelle adossée à un rocher. Heureusement, couvert par le bruit de l’eau, je n’avais pas été entendu, et j’eux tout le loisir d’étudier l’elfe étrange que j’avais en face de moi.</p><p></p><p>Il était de plus petite taille que Targedaël ou Cendres, et plus svelte aussi. Sa peau était d’une couleur grise tendant vers le noir, origine de leur nom, j’imagine. Ses cheveux de jais laissaient entrevoir deux oreilles pointues plus développées que celles des elfes normaux que j’avais pu voir. Il était armé d’un arc et portait au côté une épée courte. Sous sa tunique grise, il était protégé par une cotte de mailles noires.</p><p></p><p>Je me faufilais jusqu’au centre du campement. C’était bien, comme l’avait soupçonné Yjir, un campement d’elfes noirs. Umar allait fulminer… Il se composait d’une demi-douzaine de tentes disposées en cercle autour d’une large tente centrale. J’observais les allées et venues des ennemis. Comme Umar nous l’avait indiqué, le société des elfes noirs est matriarcale. Leurs chefs sont, aussi curieux que cela puisse paraître pour un orc, des femelles. Et en effet, la tente centrale était occupée par une femme tandis que les autres étaient celles des hommes. Le plus étrange était qu’il y avait des nains qui semblaient parfaitement à l’aise au milieu de cette troupe d’elfes. Ils parlaient même couramment la langue des elfes noirs. Je croyais me souvenir que les elfes et les nains ne s’appréciaient pas tellement. Aussi je décidai de noter cette incongruité dans un coin de ma tête pour le répéter à Yjir et à Cendres. Eux auraient peut-être une explication sociologique. </p><p></p><p>Dans la tente centrale, j’aperçus aussi deux nains prisonniers qui avaient l’air mal en point. J’hésitai à intervenir mais je me ravisai, jugeant qu’il valait mieux revenir auprès de mes amis, raconter tout cela. Je ne voulais pour rien au monde être responsable d’une nouvelle catastrophe stratégique.</p></blockquote><p></p>
[QUOTE="Sammael99, post: 473191, member: 1157"] [b]Le Chemin des Rois (Part 2)[/b] [i]Extraits de « Vie Barbare », biographie romancée de Sküm l’Intrépide, par le barde Galeïmon Dermanol, sur base des témoignages de l’intéressé.[/i] Je me souviendrais encore longtemps des effroyables cris du géant, découvrant les corps mutilés de sa femme et de son petit. Je crois que ses plaintes ont ébranlé les parois du passage où nous progressions silencieux, comme ils ont ébranlé l’esprit de chacun d’entre nous pendant les longues heures où nous allions rester sous la terre. Il semblait soudain que nous pénétrions dans des entrailles infernales, menés par un guide incertain, et que nous en ressortirions peut-être, mais profondément changés. Nous restâmes tous muets, réalisant la douleur que nous avions causée par notre maladresse, nous imaginant à hurler à la mort puis sangloter sans fin. Il fallut beaucoup de temps pour que la distance n’affaiblisse enfin la voix de ce malheureux. De temps à autre, Umar s’agenouillait à nouveau et murmurait le rituel des Rois et nous indiquait le chemin à suivre dans le dédale de roches qui nous entouraient. Nous arrivâmes enfin à un coude qui s’élargit, révélant un gouffre immense qui nous barrait la route. Il y avait eu sans doute autrefois un passage aménagé par les nains, mais aucun moyen de traverser n’était apparent. J’ignore combien d’heures nous avions passées sous terre, mais la vue de ce nouvel obstacle acheva de nous décourager pour la journée. Nous décidâmes donc d’établir le camp devant le précipice à la sortie du tunnel. Tandis que nous nous affairions pour le soir, Cendres décida d’inspecter la paroi pour détecter des passages en contrebas, mais au lieu de se pencher précautionneusement au bord du gouffre, elle disparut d’un coup au dessous de nous, descendant l’à-pic avec l’aisance d’un insecte. Yjir, quant à lui, se tint au bord de la paroi et se métamorphosa en volatile d’envergure pour plonger ensuite au fond du précipice. Cendres réapparut quelques minutes plus tard, escortée par le grand oiseau aux étranges tatouages : - Il y a un sentier étroit qui descend le long de la falaise, mais je ne peux en voir le fond. Il faudrait investiguer pour voir où il mène… - Ça mener à pont mais pont brisé. Ça seule route possible, renchérit Yjir, ayant repris sa forme normale. - Mouais, grommela Erasmus, et comment on fait pour défier la loi de l’apesanteur ? On se change tous en araignées ou tous en oiseaux ? - En tous cas, ce ne sont pas tes explosions de flammes qui vont nous aider à traverser…, lança Cendres au gnome d’une voix venimeuse. - Mais c’est qu’elle pique la mygale ! rétorqua le gnome. La prochaine fois qu’il y a de la castagne, tu devrais essayer ton nouveau tour. - Tu as failli tous nous griller ! Tu es complètement inconscient ! Tu devrais retourner à tes études de magie ! Avant que les choses ne s’enveniment encore, Yjir intervient : - Vous laisser moi méditer cette nuit, Dame Nature ouvrira chemin. Les évènements de la journée combinés à cette dernière altercation achevèrent de me décourager. Je sombrais dans un profond sommeil troublé par les exclamations de mes compères. Je rêvais de corridors tentaculaires, de gouffres, d’araignées et d’oiseaux géants. Mais mes rêves ne dépassèrent ni en intensité ni en étrangeté les folles aventures du lendemain. Yjir, par dieux savent encore quelle diablerie, nous changea tous en volatiles pour franchir le gouffre. Je ne souhaite pas refaire l’expérience, bien qu’elle fut par certains côtés inoubliable. J’étais une bête, bien différente de celle qui m’avait habitée jusqu’ici, dont je me rappelais encore la puissance, l’odorat et le goût compulsif du sang. Cette fois, ce qui m’imprégnait, c’était l’air qui me guidait dans tous mes instincts. Ma faiblesse, ma force, c’était l’air qui glissait sur moi. Cela ne dura quelques secondes car à peine avais-je touché le sol de l’autre coté du vide, je me métamorphosais au plus vite pour retrouver à ma forme initiale. Ce changement de forme me rendait nerveux et j’avais peur de sentir mon contrôle sur moi-même, chèrement appris au monastère de Taërion, s’estomper. J’étais obsédé par l’idée que si je pouvais me changer en oiseau, l’envie pouvait me revenir à tout instant de reprendre ma forme lupine ce qui, dans les circonstances actuelles, serait désastreux… Perdu dans mes pensées, je ne m’aperçus pas que nous avions marché assez longtemps pour déboucher sur une nouvelle caverne, plus basse encore que les précédentes. Mon dernier pas fit trembler le sol autour de moi et des craquements inquiétants se firent entendre. - Vite, par ici, m’indiqua l’elfe dans gracieux mouvement que je ne pus imiter que d’un saut un peu lourd. Le coin a l’air plein de crevasses.. - En effet, il convient davantage aux nains et aux gnomes qu’aux elfes et encore moins aux or..demi-orcs, expliqua Umar. Cette caverne est un coin fameux pour ses vers de roche. - Ce doit être goûteux, ironisa Erasmus, peut-être un peu croustillant non ? - Ça ne se mange pas vraiment… En fait, les vers de roches se nourrissent, comme leur nom l’indique, de roches poreuses. Certains spécimens peuvent atteindre plusieurs mètres de long, et ils sont attirés particulièrement par certaines roches. Le sous-sol de cette caverne doit être fécond en minéraux qu’ils affectionnent. Du coup, le sol est dangereux. Voyez ces tâches plus sombres sur le sol ? Ce sont des affaissements. La roche en dessous est fragile et poudreuse, et si l’on marche dessus, on risque de tomber au fond d’un trou et de mourir étouffé par les poussières de roches. - Charmant ! répond Erasmus. Et on fait comment alors ? - Vous me suivez. Lorsque j’étais jeune, j’ai beaucoup chassé le ver des roches. On va voir si je n’ai pas trop perdu de mes réflexes. - Et pourquoi les chasse-t’on s’ils ne se mangent pas, demande le gnome, toujours curieux. - Ils ne digèrent pas très bien les cristaux et les pierres précieuses. Ils les stockent donc dans un espèce de gésier. C’est cela que chassent les jeunes nains, parfois au péril de leur vie. Continuons, je vais faire la trace, bien que ce ne soit plus de mon âge. Nous nous miment donc en file et suivirent attentivement l’itinéraire tracé par Umar. Mis à part quelques craquements inquiétants et d’occasionnels nuages de poussière rocheuse, la traversée se déroula sans encombre, mais nous fit perdre un temps précieux. Arrivés de l’autre côté, Umar s’agenouilla de nouveau pour rechercher la voie de ses ancêtres. Une fois encore, son anneau se mit à rougeoyer et révéla les runes secrètes gravées sur l’un des passages. - C’est par ici. Essayons d’accélérer le pas, je souhaiterais que nous arrivions à Khazel-Andûn avant la nuit. Umar nous expliqua que Khazel-Andûn, le Champ des Mille Larmes, était une immense caverne par laquelle on pouvait accéder au royaume de Maborg. Nous avancions au plus vite, mais la pente descendante s’accentuait, et le passage se faisait de plus en plus humide. Après quelques heures de marche supplémentaire, j’arrêtais soudain Erasmus qui me suivait de près : - J’entends des bruits devant nous, chuchotais-je. Le gnome s’arrêta puis, prêtant l’oreille, dit : - Ca ressemble à des… à des coups de pioches. - Des coups de pioche ici ? T’as le mal des profondeurs le gnome ! Qui veux-tu qui vienne creuser dans cet endroit sinistre ? Enfin, nous verrons bien… Avançons. Bien que le son se précisât au fur à mesure que notre progression, il nous fut impossible de valider ou d’invalider la thèse d’Erasmus jusqu’à ce que nous aboutîmes à l’orée d’une nouvelle caverne où résonnait très distinctement le bruit qui nous intriguait depuis quelque temps. Des bruits sourds, métalliques se faisaient écho, comme des bruits de pioche, en effet, mais sans que nous puissions en voir la source. Nous décidâmes de rester à couvert et d’essayer d’en savoir plus avant d’avancer. Nous sentions une présence mais nous étions incapables de déterminer si elle était ou non maléfique. Erasmus, qui tenait fermement à sa théorie des pioches, décida de partir en éclaireur, non sans s’être entouré de précautions magiques qui le rendirent invisible. Il ne restait plus qu’à attendre. Je me méfie toujours de ces manigances incompréhensibles et de ces messes basses qui finissent toujours par se détraquer. La veille, c’était les explosions de flammes incontrôlables, et je me demandais, planté dans le noir au bout du corridor avec mes compagnons, ce que se pourrait être cette fois. Cependant, j’évitais de partager mes craintes avec mes amis qui disposent tous plus ou moins de ces dons bizarres, et qui se seraient sans doute encore moqués de mon ignorance dans le domaine. L’incident ne se fit pas attendre, à tel point que je me mordais les doigts d’y avoir pensé : peut-être y l’avais-je malencontreusement provoqué en l’invoquant ? Erasmus s’était rendu invisible, mais pas silencieux. Il avait dû buter sur une pierre et aussitôt, il se fit repérer par des êtres lumineux qui se mirent à tournoyer autour de lui. D’où nous étions, on ne voyait pas grand chose, et surtout pas le gnome, et je me demandais alors comment des êtres si éthérés pouvaient envisager d’utiliser des pioches ou des outils quelconques. C’est alors que nous entendîmes résonner une voix chevrotante venue de nulle part. Je réalisais alors que nous devions être encore une fois en présence d’un mage et que les sphères lumineuses n’étaient pas vivantes mais devaient être encore l’effet d’un sortilège. A ma grande stupeur, Erasmus réapparut alors et se mit à dialoguer sur un ton qui semblait serein avec son interlocuteur. De nombreux gnomes apparurent autour de celui qui avait pris la parole. Erasmus nous traduisit plus tard quelques bribes de la conversation qui s’était déroulée en langue gnome. - Préparez-vous à combattre Pythagore Theocritus le Second, magicien diplômé cum laude de l’Université Illusionniste d’Antarbel. Je jure que vous aurez à le regretter amèrement si vous ne vous montrez pas comme doit le faire un homme de cœur. - Je m’en voudrais de ne pas saluer comme il se doit un congénère, et de plus un maître dans son domaine, répondit alors Erasmus en se découvrant. Il m’est bien agréable de rencontrer des personnes de votre qualité dans un endroit aussi insolite… Permettez-moi de me présenter. Je suis Erasmus. Je suis accompagné de quelques amis… qui se trouvent un peu plus loin. Mais dites-moi, votre présence pique ma curiosité : que faites-vous ici ? - Humm, nous pourrions vous retourner la question, mon cher ami ! Mais je vois que vous vous montrez intéressé par mes travaux… Sans pouvoir vous dévoiler la véritable quintessence de mes recherches, j’effectue une expédition scientifique de grande ampleur. Non, non, n’insistez pas, je ne vous en dirais pas davantage. Vous ne pouvez pas vous imaginer le véritable espionnage industriel dont sont victimes les chercheurs de ma trempe. Aussi dois-je prendre quelques précautions comme vous avez pu le voir. Erasmus ne nous traduisit bien sûr pas toute la conversation, et je ne doute pas que, fidèle à son habitude, il n’ait embelli son esprit et sa verve dans le récit qu’il nous en fit. Le dialogue fut sans doute plein de nuances et de circonvolutions impossibles à saisir pour l’esprit simple qu’est le mien. Le seul intérêt de la rencontre, outre d’égayer notre seconde journée sous terre, fut de nous informer qu’un groupe d’humanoïdes, apparemment armés, s’était installé dans la grande caverne vers laquelle nous dirigions nos pas. - Ça pas bon ! supposa Yjir alors que nous avions repris notre route par un nouveau passage décidément humide, après avoir pris congé du savant gnome et de ses compagnons. Ennemi campé aux portes de Royaume Nain. Peut-être espions elfes noirs. Si nous devoir affronter eux, eux prévenir zurpateur avant nous être arrivés. - Si c’est le cas, nous devrons agir discrètement pour identifier de qui il s’agot et éventuellement quel rôle ils jouent dans la lutte de succession. - Je ne puis croire qu’il s’agisse d’elfes noirs, reprend Umar, la voix dure. Khazel-Andûn est le lieu de leur antique défaite. Ils n’oseraient pas… Il nous fallut presque encore une journée entière pour rejoindre le Champ des Mille Larmes, une immense voûte de plusieurs kilomètres qui abritait un lac intérieur. Toutes, y compris le lointain plafond ruisselaient d’eau et ce bruit permanent, mêlé à l’obscurité moite protégeait notre discrète arrivée. C’était un peu comme une pluie glacée qui nous tambourinait le crâne de façon incessante. Même moi qui suis pourtant habitué à l’obscurité, j’avais du mal à voir au loin, et je compris bien vite qu’à l’exception d’Umar, nul n’y voyait goutte. Nous montâmes un camp pour quelques heures de repos et de réflexion. Nous étions tous persuadés qu’il nous fallait échafauder un plan pour pallier à notre désorganisation chronique mais les avis étaient partagés quant à la marche à suivre. Après de vives discussions, il m’échut le rôle d’éclaireur. J’étais l’un des seuls à pouvoir évoluer dans le noir absolu, ce qui était primordial pour ne pas être repéré. Je n’étais pas très silencieux mais mon apparence ferait diversion puisque Erasmus se proposait de me rendre invisible afin que j’aille jusqu’au cœur du camp ennemi. Je n’étais pas chaud pour une transformation de plus, mais il me tenait à cœur de me rendre utile dans cette aventure et d’apporter ma contribution au succès d’Umar. Nous avions entendu quelques bruits suspects en contrebas de la rivière souterraine au bord de laquelle Umar avait établi notre camp. Comme cela correspondait à la direction générale où le sage gnome nous avait signalé le campement des humanoïdes, je m’y rendis prudemment. Il apparut bientôt que le campement était sur l’autre rive, mais il y avait là un gué naturel. Je traversais à mi mollet le cours d’eau glacé et j’évitais à ma grande surprise une sentinelle adossée à un rocher. Heureusement, couvert par le bruit de l’eau, je n’avais pas été entendu, et j’eux tout le loisir d’étudier l’elfe étrange que j’avais en face de moi. Il était de plus petite taille que Targedaël ou Cendres, et plus svelte aussi. Sa peau était d’une couleur grise tendant vers le noir, origine de leur nom, j’imagine. Ses cheveux de jais laissaient entrevoir deux oreilles pointues plus développées que celles des elfes normaux que j’avais pu voir. Il était armé d’un arc et portait au côté une épée courte. Sous sa tunique grise, il était protégé par une cotte de mailles noires. Je me faufilais jusqu’au centre du campement. C’était bien, comme l’avait soupçonné Yjir, un campement d’elfes noirs. Umar allait fulminer… Il se composait d’une demi-douzaine de tentes disposées en cercle autour d’une large tente centrale. J’observais les allées et venues des ennemis. Comme Umar nous l’avait indiqué, le société des elfes noirs est matriarcale. Leurs chefs sont, aussi curieux que cela puisse paraître pour un orc, des femelles. Et en effet, la tente centrale était occupée par une femme tandis que les autres étaient celles des hommes. Le plus étrange était qu’il y avait des nains qui semblaient parfaitement à l’aise au milieu de cette troupe d’elfes. Ils parlaient même couramment la langue des elfes noirs. Je croyais me souvenir que les elfes et les nains ne s’appréciaient pas tellement. Aussi je décidai de noter cette incongruité dans un coin de ma tête pour le répéter à Yjir et à Cendres. Eux auraient peut-être une explication sociologique. Dans la tente centrale, j’aperçus aussi deux nains prisonniers qui avaient l’air mal en point. J’hésitai à intervenir mais je me ravisai, jugeant qu’il valait mieux revenir auprès de mes amis, raconter tout cela. Je ne voulais pour rien au monde être responsable d’une nouvelle catastrophe stratégique. [/QUOTE]
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Les Terres Anciennes [UPDATED 24/03/03]
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