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Les Terres Anciennes [UPDATED 24/03/03]
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<blockquote data-quote="Sammael99" data-source="post: 499740" data-attributes="member: 1157"><p><strong>Le Livre Maudit (Part 1)</strong></p><p></p><p>La journée est grise et humide, et l’on sent que la pluie n’est pas trop loin, mais il faut attendre la fin de la journée pour que les premières gouttes ne tombent. Nos amis chevauchent sur la route de montagne qui mène à Dwargon, large et bien entretenue comme il se doit considérant qu’elle constitue le principal vecteur de commerce des marchandises naines. Mais elle est déserte, en ce triste jour d’hiver, et le soir venu, nos amis décident d’établir le camp sous une pluie devenue régulière et froide.</p><p></p><p>Yjir trouve une petite clairière non loin de la route qui paraît aménageable pour la nuit. Alors que Lothar ramasse des branchages pour tenter tant bien que mal d’allumer un feu, Yjir et Sküm tendent les couvertures et les fourrures disponibles dans leur paquetage pour constituer un abri sommaire. Heureusement, nos amis ont découvert à la mi-journée que les fontes des chevaux avaient été garnies de provisions, et il semble bien que le repas du soir doive être du pain accompagné de saucisson grillé. Erasmus s’est placé sous un arbre au feuillage touffu, mais force lui est de constater qu’il ne peut sortir ses livres pour étudier sans risquer de les endommager sous la pluie.</p><p></p><p>C’est à ce moment là que Korg, trempé mais guilleret, surgit de la forêt :</p><p></p><p>- Joli campement. Une cabane en rondins et du feu, ça vous dirait pas plutôt ?</p><p></p><p>- On est pas d’humeur à subir ton humour ridicule, sale volatile, rétorque Erasmus d’un ton froid.</p><p></p><p>- T’énerves pas patron, je vous signalais juste qu’à une demi-lieue au nord il y a un refuge en rondins. Je ne vous oblige pas à y aller, si vous préférez rester mouillés, libre à vous…</p><p></p><p>- Korg, toi vraiment avoir vu refuge, demande Yjir.</p><p></p><p>- Il faut que je vous le dise en quelle langue ? Vous voulez que je vous montre ?</p><p></p><p>- Oui, allons-y avant d’attraper quelque pneumonie…, tranche Lothar</p><p></p><p>Nos amis remballent donc rapidement les quelques affaires qui avaient été disposées autour de la clairière et suivent Korg tant bien que mal dans la pénombre. Au bout de quelques minutes à travers bois, nos amis aperçoivent effectivement une grande cabane de bûcheron, entièrement construite en rondins de bois fumés. Trois chevaux sont attachés devant l’entrée, et une rassurante fumée s’échappe de la cheminée. Nos héros attachent leurs chevaux aux côtés de ceux déjà installés et, définitivement trempés, ils grimpent le petit escalier qui mène la porte et y frappent.</p><p></p><p>De l’intérieur fuse un voix qui dit : « J’arrive ! », et quelques instants plus tard, la porte s’ouvre sur une grande pièce agréablement réchauffée par un grand feu de cheminée. L’homme qui vient d’ouvrir se présente sous le nom de Sylvain et accueille nos héros dans son gîte forestier. Quelques voyageurs sont déjà là, installées non loin du feu. On aperçoit un homme d’âge moyen vêtu de fourrures et accompagné d’un adolescent qui semble être son fils. Plus en retrait, dans un coin de la pièce, se tient un homme dont les oreilles trahissent un peu de sang elfique. Il est emmitouflé dans d’épaisses couvertures et lit un livre. Lorsque nos amis entrent dans la pièce, il se redresse, comme s’il attendait quelqu’un puis, voyant de qui il s’agit, se renfonce dans l’ombre et ne s’intéresse plus à eux.</p><p></p><p>- Merci de nous accueillir par ce temps, maître Sylvain, entame courtoisement Lothar</p><p></p><p>- Oh ben c’est rien ! Moi je suis juste en charge du gîte pendant encore quelques temps, et s’il peut servir à quelqu’un c’est tant mieux. Mais juste pour qu’on soit clair, c’est pas une auberge ! Si vous voulez manger, vous vous débrouillez tout seuls !</p><p></p><p>- On a ce qu’il faut, répond Sküm. Mais alors, si vous ne vivez pas de l’hébergement des voyageurs, qu’est-ce que vous faites ici ?</p><p></p><p>- Je fais partie de la Compagnie des Rangers de Llambeth. Je suis un trappeur, si vous préférez, je viens ici pour chasser et récupérer des fourrures, que je revends. C’est comme ça que je gagne ma vie. J’en profite pour maintenir les sentiers de forêts et par roulement, les rangers maintiennent les gîtes, qui servent essentiellement aux autres rangers mais hébergent aussi parfois des voyageurs comme vous.</p><p></p><p>- En tous cas, nous être contents vous être là ! conclut Yjir. </p><p></p><p>Nos amis s’installent et suspendent leur vêtements non loin de la cheminée pour les faire sécher. Bien vite, ceux-ci commencent à fumer tellement ils sont gorgés d’eau. Après quelques minutes, alors qu’ils sont encore à se frotter les mains devant les flammes, nos héros entendent un bruit de pas descendant du grenier de la cabane par un étroit escalier en bois. Ils se retournent et aperçoivent un homme à la barbe poivre et sel, vêtu d’une robe rouge et s’appuyant sur un bâton ouvragé. Avant même que qui que ce soit aie pu le saluer, Erasmus s’avance et, faisant un signe rapide de la main, lui dit :</p><p></p><p>- Heureuse rencontre, collègue !</p><p></p><p>- En effet, je ne pensais pas croiser un membre de la Guilde en ces contrées reculées. Je m’appelle Gorion, et je suis recruteur. </p><p></p><p>- Tu as l’air préoccupé, Gorion, dit Erasmus après quelques instants de silence. Pouvons-nous t’aider ?</p><p></p><p>- Tu as raison. Je suis préoccupé. Un recrutement disons… difficile. Je ne crois pas que vous puissiez m’aider mais je vous remercie néanmoins de la proposition. </p><p></p><p>- Nous n’allons pas te déranger plus longtemps, alors.</p><p></p><p>Nos amis retournent à la table qu’ils ont investie près du feu.</p><p></p><p>- Erasmus, peux-tu nous expliquer ce qu’est un recruteur ? demande Lothar au gnome.</p><p></p><p>- Bien sûr. Vous savez sans doute que tous les praticiens de la magie des arcanes ne sont pas des mages. Certains, que l’on appelle sorciers, puisent dans une énergie plus primale, plus chaotique, pour produire des effets similaires aux nôtres. Malheureusement, les sorciers qui parviennent à maîtriser complètement leur pouvoir n’existent pas. Ils sont donc dangereux, à la fois pour eux-mêmes et pour ceux qui les entourent. La Guilde de Haute-Magie dispose d’un corps de recruteurs qui apprennent à reconnaître les signes de ce pouvoir latent. Lorsqu’un sujet doté de cette étincelle arcanique est identifié, on lui propose de rejoindre la Guilde et d’apprendre à maîtriser son pouvoir.</p><p></p><p>- Et s’il refuse ?</p><p></p><p>- Il peut se passer plusieurs choses. D’abord, nous lui proposons de se soumettre à un rituel qui étouffe cette étincelle. C’est une étape pénible, mais qui lui permet d’être sûr que plus jamais son pouvoir ne lui causera de tort. S’il ne souhaite pas non plus se soumettre à ce rituel, eh bien…</p><p></p><p>- Eh bien quoi ?</p><p></p><p>- Tant qu’il n’use pas de son pouvoir, il n’y a pas de problème. S’il en use, et particulièrement s’il cause du tort à des gens avec son pouvoir, les triangulateurs le repèrent, et la Garde de Mezrâ est envoyée pour éliminer la menace.</p><p></p><p>- Tu veux dire, les tuer ? demande Lothar abasourdi.</p><p></p><p>- Oui, c’est ça. Ca peut paraître dur, mais c’est pour le mieux. Les sorciers sont des gens dangereux…</p><p></p><p>- Erasmus, moi penser que Targedaël peut-être être sorcier. Lui manifester des pouvoirs étranges et pas savoir les contrôler. </p><p></p><p>- J’avais le même soupçon, Yjir. C’est en partie pour cela que j’avais du mal à lui accorder ma confiance. Les sorciers sont imprévisibles…</p><p></p><p>A la mention du nom de l’ancien compagnon, le visage de Sküm s’est refermé. Il regarde les flammes d’un air qui laisse penser que la culpabilité liée à sa responsabilité dans la mort de l’elfe n’a pas été effacée par les heures de méditation au monastère de Taërion.</p><p></p><p>Voyant que, pour une raison qu’il ne comprend pas, le sujet a fâché le demi-orc, Lothar fait diversion en proposant à celui-ci d’aller couper du bois pour aider Sylvain. Ils se font indiquer la remise à l’arrière de la cabane et se relaient pour couper à la hache une réserve de bûches pour une nuit qui va sans doute s’avérer froide et humide…</p><p></p><p>Pendant ce temps, la porte de la cabane s’est ouverte de nouveau. Une jeune femme est entrée, tenant par la main un enfant de huit ou neuf ans tout au plus. Il boîte légèrement et a des marques sur le visage. A leur arrivée, Gorion s’approche immédiatement d’eux et les entraîne dans un coin de la pièce. Une fois encore, le demi-elfe taciturne a relevé la tête, mais a aussitôt replongé son attention dans l’ouvrage qu’il lit après avoir constaté qui étaient les nouveaux arrivants.</p><p></p><p>La femme a l’air angoissée et son fils se tient près d’elle comme si lui aussi craignait quelque chose. Ils jettent tous deux des regards fréquents vers la porte. Gorion leur parle à voix basse et, de temps à autres, la femme répond quelque chose ou fait un signe de dénégation de la tête. Les quelques minutes que dure cet échange sont rythmées par les coups de haches prodigués par Lothar et Sküm sur d’innocentes bûches. Une fois cette tâche effectuée, les deux costauds reviennent dans la pièce principale, les bras chargés de bûchettes prêtes à l’emploi. Ils remarquent les nouveaux arrivants, et dès qu’il a posé son fardeau, Lothar se dirige immédiatement vers la femme et l’enfant :</p><p></p><p>- Cet enfant est blessé. Je suis au service de Zendâ la protectrice. Voulez-vous bien me laisser le guérir ?</p><p></p><p>L’enfant recule, effrayé, et la femme n’ose proférer le moindre mot, mais fait non de la tête.</p><p></p><p>- Lothar, ton aide est la bienvenue, mais je crois qu’ils sont encore trop angoissés pour pouvoir accepter, intervient Gorion.</p><p></p><p>- Si ce n’est pas trop indiscret, que craignent-ils ? demande le prêtre.</p><p></p><p>Gorion fait signe à Lothar de s’éloigner un peu et, chuchotant, lui explique la situation.</p><p></p><p>- Ilymael est doté du Pouvoir. Il se manifeste de manière erratique et cela lui vaut brimades et violences dans son village. En particulier de la part de son père qui vit mal ce qu’il considère comme l’anormalité de son fils. Sa mère souhaiterait qu’il rejoigne la Guilde de Haute Magie, mais elle veut l’accompagner, ce qui est impossible, évidemment.</p><p></p><p>- Vous allez les obliger à être séparés ? répond Lothar, choqué.</p><p></p><p>- Je ne les force pas à me suivre, je n’en ai pas le droit. Ils doivent décider de leur plein gré…</p><p></p><p>Lothar est fortement affecté par la terrible situation à laquelle sont confrontés cette femme et son enfant, mais il est évident qu’il ne peut pas les aider contre leur gré. Il retourne donc s’asseoir avec ses amis, mais sa bonne humeur a disparu. C’est alors que, pour la seconde fois depuis leur arrivée, la porte d’entrée s’ouvre, à la volée cette fois, et une bourrasque d’air froid et de pluie fait virevolter les flammes dans la cheminée.</p><p></p><p>- Femme, rentre immédiatement à la maison ! grogne l’homme courtaud campé sur le seuil de la porte en regardant la mère de l’enfant. L’homme est mouillé et visiblement en colère, et porte un gourdin dans la main. Derrière lui, on aperçoit deux autres paysans brandissant l’un une fourche et l’autre une torche…</p><p></p><p>Avant même que la femme terrifiée aie pu répondre à son violent mari, Lothar s’est levé. « Zendâ, murmure-t’il, aide-moi à faire en sorte que nulle violence n’advienne ici ». Puis il s’avance, les mains ouvertes, et commence à parler d’une voix douce :</p><p></p><p>- Enfin, messire, cette agressivité n’est pas nécessaire ! Songez que la déesse Zendâ vous regarde et vous voit, et qu’elle n’approuve pas la violence, surtout lorsque les plus forts la font subir aux plus faibles !</p><p></p><p>Le paysan est abasourdi et quelque peu intimidé par la prestance du prêtre. Il tente de cacher son gourdin derrière son dos et s’adresse à Lothar avec révérence :</p><p></p><p>- Monseigneur, balbutie-t’il… J’voulais pas la frapper, chuis pas comme ça… Mais c’est ma femme, et elle s’enfuit avec mon fils…</p><p></p><p>Il se tourne vers sa femme et laisse transpirer sa vraie nature :</p><p></p><p>- Toi, tu vas voir quand on sera rentré à la ferme, c’que tu vas prendre !</p><p></p><p>Lothar lui jette un regard réprobateur et reprend la parole, tentant de trouver une solution à la situation. </p><p></p><p>- Messire, je crois comprendre que votre fils ne vous apporte pas toute satisfaction…</p><p></p><p>- Ca, pour sûr il est bizarre, mais c’est mon fils, et… je l’aime, ajoute-t’il d’un air pas franchement convaincu…</p><p></p><p>- C’est pour cela que vous le battez ? rétorque Lothar d’une voix sévère.</p><p></p><p>- Ben, quand il fait n’importe quoi, faut bien le corriger. Une bonne rouste ça vous forme un homme ! Ca chassera ses mauvaises humeurs et il arrêtera ses bizarreries !</p><p></p><p>- Et que se passera-t’il le jour où, poussé à bout par votre violence et celle des autres habitants du village, il perdra le contrôle de ses pouvoirs et tuera quelqu’un, ou réduira votre village en cendres ?</p><p></p><p>L’homme regarde soudain Lothar avec une lueur inquiète dans les yeux, puis il regarde son fils, et un rictus de colère se dessine sur son visage… Lothar ne lui laisse pas le temps de reprendre la parole, toutefois :</p><p></p><p>- Vous comprenez bien que votre fils ne peut pas rentrer avec vous. Il vaut mieux que la Guilde de Haute-Magie le prenne sous son aile, c’est la meilleure solution.</p><p></p><p>- Et qui va m’aider à la ferme, moi ? C’est pour ça qu’on fait des gamins, non mais… Sauf vot’ respect, Monseigneur, on voit bien que vous travaillez pas aux champs…</p><p></p><p>- Ca m’est arrivé, même si mon apparence peut te donner l’impression du contraire. Je vais faire quelque chose qui me répugne, mais le bonheur de cet enfant m’est plus important que ton intégrité morale. A combien évalues-tu la valeur de ton enfant ?</p><p></p><p>Cette fois ci, l’homme l'observe avec un regard qui traduit sa cupidité. Il prend quelques instants pour réfléchir et répond :</p><p></p><p>- A ça pour sûr c’est un bon garçon, costaud et tout ce qu’il faut. Et puis je l’aime, ça aussi ça vaut cher, vous comprenez !</p><p></p><p>C’est au tour de Lothar de regarder l’homme avec dégoût.</p><p></p><p>- Dis ton prix, vilain bonhomme ! interjecte-t’il !</p><p></p><p>- Un baron d’or ! répond le paysan sans trop y croire.</p><p></p><p>- Je ne marchande pas la vie d’un homme. Voici ta pièce, et déguerpis, maintenant.</p><p></p><p>L’homme attrape sa femme par le bras avant même qu’elle aie pu dire au revoir à son fils et l’entraîne avec lui :</p><p></p><p>- Viens, femme, on rentre ! Faut me faire d’autres morpions vite fait, ça rapporte !</p><p></p><p>L’enfant est livide et abasourdi. Gorion le prend sous son aile, signalant d’un regard à Lothar qu’il va s’en occuper, et que Lothar n’est peut-être pas le mieux placé pour le moment pour lui apporter du réconfort.</p><p></p><p>Le prêtre de Zendâ se rassoit, le visage tourmenté.</p><p></p><p>- Toi faire bonne action, Lothar. Pas de regrets à avoir.</p><p></p><p>- Bonne ? J’ai attaché une valeur pécuniaire à la vie d’un enfant. Ca me répugne… Mais quelle autre solution y avait-il ?</p><p></p><p>Lothar regarde les flammes d’un air renfrogné pendant que les autres se détendent enfin de la soirée mouvementée. Mais celle-ci n’est pas terminée. Gorion a installé une couche pour le jeune garçon et il est parvenu à endormir celui-ci en le réconfortant sur son avenir et le fait qu’il reverrait sa mère. Il s’approche alors de Lothar et lui dit à voix basse :</p><p></p><p>- Merci, Frater. Vous avez agi pour le mieux. L’ordre n’a pas le droit de payer pour les « recrutements », mais la situation était visiblement bloquée. Je vous rassure, ni la femme, ni l’enfant n’auraient été heureux si les circonstances actuelle s’étaient prolongées…</p><p></p><p>Lothar n’est pas franchement consolé par ce commentaire, mais il n’a pas le temps de répondre à Gorion, car une nouvelle intrusion a lieu. La porte d’ouvre, et deux Gardes Pourpres de Mezrâ entrent dans la pièce. </p><p></p><p>- Enfin, s’exclame le demi-elfe, qui avait levé les yeux à leur entrée. Où étiez-vous ? Vous auriez du me rejoindre il y a des heures !</p><p></p><p>- Contretemps, répond un des Gardes. T’as vu la pluie ? On a perdu un cheval, on a du en racheter un…</p><p></p><p>A ce moment là, Gorion s’interpose, visiblement offusqué :</p><p></p><p>- Depuis quand la Garde de Mezrâ ne salue pas les Recruteurs de l’Ordre ? demande-t’il aux deux gardes d’un air outré.</p><p></p><p>Les deux gardes sont interloqués. Ils le regardent, puis se regardent un court instant. </p><p></p><p>- Pardon, on vous avait pas vu…</p><p></p><p>Ils s’inclinent, puis se tournent vers le demi-elfe, qui a rangé ses affaires.</p><p></p><p>- Prêt ?</p><p></p><p>- Prêt. Allons-y.</p><p></p><p>Le demi-elfe a mis sa besace sur son épaule, mais il tient aussi un paquet rectangulaire près du corps, comme s’il était très précieux. Il se dirige vers la porte, suivi des deux gardes. </p><p></p><p>Lothar, intrigué par la remarque de Gorion, se tourne vers ses amis.</p><p></p><p>- Erasmus, n’est-ce pas bizarre que ces deux hommes aient omis de saluer Gorion ? Il est très clair qu’ils ne pouvaient pas le rater…</p><p></p><p>- Tu sais, la Garde Pourpre, ils sont tous un peu prétentieux… dit Erasmus en levant vaguement le nez du petit livre compact offert par Umar en remerciement de ses services. </p><p></p><p>Lothar se lève quand même et constate qu’Yjir et Sküm, intrigués aussi, sont sur le qui-vive. C’est à peu près à cet instant qu’un cri venant de l’extérieur les fait bondir : « Toi ici ? Salauds, vous ne m’aurez pas ! »</p><p></p><p>Le temps de quelques hennissements de chevaux et nos amis son dehors, sous la pluie, sauf Erasmus qui ne veut pas laisser son précieux ouvrage sur la table et se prépare donc à le ranger.</p><p></p><p>A l’extérieur, le demi-elfe a réussi à saisir un cheval et il est en train de s’éloigner au galop, les trois gardes sur ses talons. Il se retourne et pointe le doigt vers un des gardes en marmonnant quelques mots. Un éclair fuse de son doigt et vient frapper un des gardes en pleine poitrine. Il est projeté au sol, les vêtements fumants. Les chevaux des gardes hennissent et se cabrent, mais leurs cavaliers parviennent à les maîtriser, même s’ils perdent un peu de terrain. Dans le mouvement de tête du demi-elfe, Yjir a cru distinguer un tatouage sur son cou, le tatouage d’un rat noir…</p><p></p><p>Décidé à tirer tout cela au clair, Yjir pointe à son tour le doigt vers le demi-elfe. Une goutte d’eau d’une brillance surnaturelle fuse de son doigt et vient exploser en un cascade aqueuse devant son cheval. Il est à son tour projeté au sol, et le paquet qu’il transportait tombe dans la boue. Pendant ce temps, Lothar s’est penché sur l’homme calciné par l’éclair magique. Il vit encore, et Lothar fait une courte prière, invoquant la bienveillance de sa déesse pour le garder en vie. Sküm, quant à lui, a entamé une course rapide pour rejoindre le lieu où le demi-elfe est tombé.</p><p></p><p>Tous trois voient de loin ce qui se déroule là-bas, à savoir que les deux Gardes ont mis pied à terre. L’un a encoché une flèche à son arc, l’autre a dégainé une épée. Le demi-elfe se relève, mais avant qu’il ait pu faire quoi que ce soit, il est percé d’une flèche et se prend un coup d’épée en pleine poitrine. Visiblement, l’exécution sommaire est à l’ordre du jour…</p><p></p><p>- Ils vont l’exécuter ! hurle Lothar. Ce sont des imposteurs !</p><p></p><p>En sortant du refuge, il n’avait pris que son arc et son carquois, donc au lieu de courir vers les trois protagonistes, il décoche des flèches vers les Gardes qu’il considère maintenant comme faux. Mais sa compétence archère n’est pas exceptionnelle, et le résultat n’est pas à la hauteur de ses espérances. Sküm est encore trop loin pour intervenir. Yjir, comprend que s’ils n’interviennent pas immédiatement le demi-elfe va être mis à mort. Il commence à courir en direction des Gardes, et son corps se transforme alors même qu’il avance. Sa peau s’obscurcit et un pelage noir recouvre son visage. Son torse s’allonge tandis que ses bras et ses jambes raccourcissent. Bientôt, c’est une panthère noire qui court et dépasse bien vite Sküm, étonné. Lothar, quant à lui, comprend que ses flèches ne serviront pas à grand chose et il se met lui aussi à courir vers la mêlée. </p><p></p><p>Lorsque qu’Yjir parvient à l’endroit ou sa magie aqueuse a fait choir le demi-elfe, la situation s’est encore un peu plus compliquée : l’un des gardes est remonté à cheval et, partant au galop, a attrapé au passage le paquet que le demi-elfe a laissé tomber. L’autre garde s’apprête à mettre fin à la vie du demi-elfe d’une flèche bien placée. Yjir s’interpose entre l’archer et sa cible le temps que Sküm arrive, et il touche le demi-elfe inconscient de la main pour lui insuffler un peu de vie. Sküm arrive et somme l’archer de déposer son arc.</p><p></p><p>- Si j’étais toi, Garde Pourpre ou pas, je lâcherais mon arme, sans quoi tu vas faire connaissance de quelques onces de bon acier nain…</p><p></p><p>- Vous vous interposez entre la Justice de la Déesse Mezrâ et son accusé ! C’est un crime grave. Tu ferais mieux de remballer tes arrogantes paroles et de nous laisser faire notre devoir.</p><p></p><p>- Mezrâ et Zendâ sont sœurs, je suis bien placé pour savoir que les véritables Gardes Pourpres ne se comportent pas ainsi rétorque Lothar qui s’est approché entre temps. Vous n’avez pas salué le Mage Recruteur, vous tentez d’assassiner un homme plutôt que de l’amener à la Justice, c’est assez pour me convaincre de votre imposture.</p><p></p><p>Le Garde Pourpre hésite quelques instants, c’est assez pour convaincre Lothar qu’il a raison. Pendant ce temps, le demi-elfe a repris conscience mais il est visiblement très faible. Yjir, lui, a profité du répit de ce court échange pour s’intéresser au cavalier qui s’enfuit, vers lequel il pointe un doigt, invoquant de nouveau une de ses prodigieuses gouttes d’eau. Comme la fois précédente, la force même de l’explosion projette homme et cheval à terre, et le paquet vole dans les frondaisons. </p><p></p><p>La pluie handicape la visibilité de tous mais Sküm a cru apercevoir le point de chute du paquet qui constitue visiblement le nœud de l’affaire. Il se précipite donc vers les sous-bois. Profitant de la soudaine ouverture, l’archer encoche une flèche et la décharge à bout portant sur sa victime.</p><p></p><p>- Crève, charogne !</p><p></p><p>La flèche touche sa cible, mais elle n’a pas suffisamment d’impact pour tuer le demi-elfe net. Par contre, quelques secondes après qu’il ait été touché, ses yeux se révulsent et son corps est secoué de spasmes…</p><p></p><p>- Il l’a empoisonné, hurle Lothar, espérant contre tout espoir que l’un de ses amis puisse faire quelque chose pour sauver le demi-elfe.</p><p></p><p>En attendant, il est maintenant tout à fait convaincu de l’imposture du Garde, et il décoche donc deux flèches sur lui à bout portant. Celui-ci encaisse le coup puis se retourne pour s’enfuir à travers bois. Yjir s’interpose et, d’un puissant coup de bâton, il tente de désarmer l’homme. Malheureusement, il vise mal et, emporté par la force de son coup, se retrouve en mauvaise posture. Le garde retourne son épée et, d’un coup de poignet bien ajusté, il fait voler en l’air le bâton du druide.</p><p></p><p>L’homme profite de ce répit inespéré pour se retourner et courir vers les sous-bois. Malheureusement pour lui, Sküm, qui revient bredouille de sa recherche du paquet tombé dans les sous-bois, se trouve sur son chemin. L’homme a dégainé une épée, mais il s’arrête devant l’imposante silhouette du demi-orc.</p><p></p><p>- Je t’avais dit que t’allais goûter à de l’acier nain… Allez, rends-toi, ou tu vas le regretter !</p><p></p><p>L’homme fait mine d’abaisser son épée, mais au dernier moment il plonge en avant, essayant de frapper Sküm à la gorge. Le demi-orc dévie la lame de sa hache et, d’un coup magistral, il ouvre les entrailles du Garde, qui n’a qu’un instant pour s’étonner de son sort avant de tomber en avant dans la boue.</p><p></p><p>Pendant ce temps, Yjir, s’est approché du fuyard inconscient, et il lui a attaché les mains.</p><p></p><p>- Force de globe d’eau être puissante, mais pas durable. Lui revenir à lui, et nous pouvoir l’interroger. </p><p></p><p>- On pourrait pas faire ça à l’intérieur, au sec, demande Sküm.</p><p></p><p>- Non, Sküm, répond Lothar. Gorion est sans doute encore persuadé que ce sont des véritables Gardes Pourpres. Il ne comprendrait pas…</p><p></p><p>- Toi être sûr que eux être imposteurs ? Moi avoir déjà rencontré Gardes Pourpres, et eux ressembler à ça…</p><p></p><p>- Je ne suis pas… certain, dit Lothar, hésitant. Mais enfin, tu as vu comment ils se sont comportés… Pourquoi la garde de Mezrâ utiliserait des poisons ?</p><p></p><p>- Moi pas savoir. Mais demi-elfe avoir tatouage Grise Guilde, et eux pas être enfants de cœur non plus…</p><p></p><p>- Peut-être que l’examen de ceci nous éclairera, dit Sküm, brandissant le paquet qui était en fait tombé non loin du Garde inconscient. A mon avis, c’est un bouquin, vu la forme et le poids…</p><p></p><p>- Et ça présenter forte émanation magique… rajoute Yjir après quelques instants de méditation.</p></blockquote><p></p>
[QUOTE="Sammael99, post: 499740, member: 1157"] [b]Le Livre Maudit (Part 1)[/b] La journée est grise et humide, et l’on sent que la pluie n’est pas trop loin, mais il faut attendre la fin de la journée pour que les premières gouttes ne tombent. Nos amis chevauchent sur la route de montagne qui mène à Dwargon, large et bien entretenue comme il se doit considérant qu’elle constitue le principal vecteur de commerce des marchandises naines. Mais elle est déserte, en ce triste jour d’hiver, et le soir venu, nos amis décident d’établir le camp sous une pluie devenue régulière et froide. Yjir trouve une petite clairière non loin de la route qui paraît aménageable pour la nuit. Alors que Lothar ramasse des branchages pour tenter tant bien que mal d’allumer un feu, Yjir et Sküm tendent les couvertures et les fourrures disponibles dans leur paquetage pour constituer un abri sommaire. Heureusement, nos amis ont découvert à la mi-journée que les fontes des chevaux avaient été garnies de provisions, et il semble bien que le repas du soir doive être du pain accompagné de saucisson grillé. Erasmus s’est placé sous un arbre au feuillage touffu, mais force lui est de constater qu’il ne peut sortir ses livres pour étudier sans risquer de les endommager sous la pluie. C’est à ce moment là que Korg, trempé mais guilleret, surgit de la forêt : - Joli campement. Une cabane en rondins et du feu, ça vous dirait pas plutôt ? - On est pas d’humeur à subir ton humour ridicule, sale volatile, rétorque Erasmus d’un ton froid. - T’énerves pas patron, je vous signalais juste qu’à une demi-lieue au nord il y a un refuge en rondins. Je ne vous oblige pas à y aller, si vous préférez rester mouillés, libre à vous… - Korg, toi vraiment avoir vu refuge, demande Yjir. - Il faut que je vous le dise en quelle langue ? Vous voulez que je vous montre ? - Oui, allons-y avant d’attraper quelque pneumonie…, tranche Lothar Nos amis remballent donc rapidement les quelques affaires qui avaient été disposées autour de la clairière et suivent Korg tant bien que mal dans la pénombre. Au bout de quelques minutes à travers bois, nos amis aperçoivent effectivement une grande cabane de bûcheron, entièrement construite en rondins de bois fumés. Trois chevaux sont attachés devant l’entrée, et une rassurante fumée s’échappe de la cheminée. Nos héros attachent leurs chevaux aux côtés de ceux déjà installés et, définitivement trempés, ils grimpent le petit escalier qui mène la porte et y frappent. De l’intérieur fuse un voix qui dit : « J’arrive ! », et quelques instants plus tard, la porte s’ouvre sur une grande pièce agréablement réchauffée par un grand feu de cheminée. L’homme qui vient d’ouvrir se présente sous le nom de Sylvain et accueille nos héros dans son gîte forestier. Quelques voyageurs sont déjà là, installées non loin du feu. On aperçoit un homme d’âge moyen vêtu de fourrures et accompagné d’un adolescent qui semble être son fils. Plus en retrait, dans un coin de la pièce, se tient un homme dont les oreilles trahissent un peu de sang elfique. Il est emmitouflé dans d’épaisses couvertures et lit un livre. Lorsque nos amis entrent dans la pièce, il se redresse, comme s’il attendait quelqu’un puis, voyant de qui il s’agit, se renfonce dans l’ombre et ne s’intéresse plus à eux. - Merci de nous accueillir par ce temps, maître Sylvain, entame courtoisement Lothar - Oh ben c’est rien ! Moi je suis juste en charge du gîte pendant encore quelques temps, et s’il peut servir à quelqu’un c’est tant mieux. Mais juste pour qu’on soit clair, c’est pas une auberge ! Si vous voulez manger, vous vous débrouillez tout seuls ! - On a ce qu’il faut, répond Sküm. Mais alors, si vous ne vivez pas de l’hébergement des voyageurs, qu’est-ce que vous faites ici ? - Je fais partie de la Compagnie des Rangers de Llambeth. Je suis un trappeur, si vous préférez, je viens ici pour chasser et récupérer des fourrures, que je revends. C’est comme ça que je gagne ma vie. J’en profite pour maintenir les sentiers de forêts et par roulement, les rangers maintiennent les gîtes, qui servent essentiellement aux autres rangers mais hébergent aussi parfois des voyageurs comme vous. - En tous cas, nous être contents vous être là ! conclut Yjir. Nos amis s’installent et suspendent leur vêtements non loin de la cheminée pour les faire sécher. Bien vite, ceux-ci commencent à fumer tellement ils sont gorgés d’eau. Après quelques minutes, alors qu’ils sont encore à se frotter les mains devant les flammes, nos héros entendent un bruit de pas descendant du grenier de la cabane par un étroit escalier en bois. Ils se retournent et aperçoivent un homme à la barbe poivre et sel, vêtu d’une robe rouge et s’appuyant sur un bâton ouvragé. Avant même que qui que ce soit aie pu le saluer, Erasmus s’avance et, faisant un signe rapide de la main, lui dit : - Heureuse rencontre, collègue ! - En effet, je ne pensais pas croiser un membre de la Guilde en ces contrées reculées. Je m’appelle Gorion, et je suis recruteur. - Tu as l’air préoccupé, Gorion, dit Erasmus après quelques instants de silence. Pouvons-nous t’aider ? - Tu as raison. Je suis préoccupé. Un recrutement disons… difficile. Je ne crois pas que vous puissiez m’aider mais je vous remercie néanmoins de la proposition. - Nous n’allons pas te déranger plus longtemps, alors. Nos amis retournent à la table qu’ils ont investie près du feu. - Erasmus, peux-tu nous expliquer ce qu’est un recruteur ? demande Lothar au gnome. - Bien sûr. Vous savez sans doute que tous les praticiens de la magie des arcanes ne sont pas des mages. Certains, que l’on appelle sorciers, puisent dans une énergie plus primale, plus chaotique, pour produire des effets similaires aux nôtres. Malheureusement, les sorciers qui parviennent à maîtriser complètement leur pouvoir n’existent pas. Ils sont donc dangereux, à la fois pour eux-mêmes et pour ceux qui les entourent. La Guilde de Haute-Magie dispose d’un corps de recruteurs qui apprennent à reconnaître les signes de ce pouvoir latent. Lorsqu’un sujet doté de cette étincelle arcanique est identifié, on lui propose de rejoindre la Guilde et d’apprendre à maîtriser son pouvoir. - Et s’il refuse ? - Il peut se passer plusieurs choses. D’abord, nous lui proposons de se soumettre à un rituel qui étouffe cette étincelle. C’est une étape pénible, mais qui lui permet d’être sûr que plus jamais son pouvoir ne lui causera de tort. S’il ne souhaite pas non plus se soumettre à ce rituel, eh bien… - Eh bien quoi ? - Tant qu’il n’use pas de son pouvoir, il n’y a pas de problème. S’il en use, et particulièrement s’il cause du tort à des gens avec son pouvoir, les triangulateurs le repèrent, et la Garde de Mezrâ est envoyée pour éliminer la menace. - Tu veux dire, les tuer ? demande Lothar abasourdi. - Oui, c’est ça. Ca peut paraître dur, mais c’est pour le mieux. Les sorciers sont des gens dangereux… - Erasmus, moi penser que Targedaël peut-être être sorcier. Lui manifester des pouvoirs étranges et pas savoir les contrôler. - J’avais le même soupçon, Yjir. C’est en partie pour cela que j’avais du mal à lui accorder ma confiance. Les sorciers sont imprévisibles… A la mention du nom de l’ancien compagnon, le visage de Sküm s’est refermé. Il regarde les flammes d’un air qui laisse penser que la culpabilité liée à sa responsabilité dans la mort de l’elfe n’a pas été effacée par les heures de méditation au monastère de Taërion. Voyant que, pour une raison qu’il ne comprend pas, le sujet a fâché le demi-orc, Lothar fait diversion en proposant à celui-ci d’aller couper du bois pour aider Sylvain. Ils se font indiquer la remise à l’arrière de la cabane et se relaient pour couper à la hache une réserve de bûches pour une nuit qui va sans doute s’avérer froide et humide… Pendant ce temps, la porte de la cabane s’est ouverte de nouveau. Une jeune femme est entrée, tenant par la main un enfant de huit ou neuf ans tout au plus. Il boîte légèrement et a des marques sur le visage. A leur arrivée, Gorion s’approche immédiatement d’eux et les entraîne dans un coin de la pièce. Une fois encore, le demi-elfe taciturne a relevé la tête, mais a aussitôt replongé son attention dans l’ouvrage qu’il lit après avoir constaté qui étaient les nouveaux arrivants. La femme a l’air angoissée et son fils se tient près d’elle comme si lui aussi craignait quelque chose. Ils jettent tous deux des regards fréquents vers la porte. Gorion leur parle à voix basse et, de temps à autres, la femme répond quelque chose ou fait un signe de dénégation de la tête. Les quelques minutes que dure cet échange sont rythmées par les coups de haches prodigués par Lothar et Sküm sur d’innocentes bûches. Une fois cette tâche effectuée, les deux costauds reviennent dans la pièce principale, les bras chargés de bûchettes prêtes à l’emploi. Ils remarquent les nouveaux arrivants, et dès qu’il a posé son fardeau, Lothar se dirige immédiatement vers la femme et l’enfant : - Cet enfant est blessé. Je suis au service de Zendâ la protectrice. Voulez-vous bien me laisser le guérir ? L’enfant recule, effrayé, et la femme n’ose proférer le moindre mot, mais fait non de la tête. - Lothar, ton aide est la bienvenue, mais je crois qu’ils sont encore trop angoissés pour pouvoir accepter, intervient Gorion. - Si ce n’est pas trop indiscret, que craignent-ils ? demande le prêtre. Gorion fait signe à Lothar de s’éloigner un peu et, chuchotant, lui explique la situation. - Ilymael est doté du Pouvoir. Il se manifeste de manière erratique et cela lui vaut brimades et violences dans son village. En particulier de la part de son père qui vit mal ce qu’il considère comme l’anormalité de son fils. Sa mère souhaiterait qu’il rejoigne la Guilde de Haute Magie, mais elle veut l’accompagner, ce qui est impossible, évidemment. - Vous allez les obliger à être séparés ? répond Lothar, choqué. - Je ne les force pas à me suivre, je n’en ai pas le droit. Ils doivent décider de leur plein gré… Lothar est fortement affecté par la terrible situation à laquelle sont confrontés cette femme et son enfant, mais il est évident qu’il ne peut pas les aider contre leur gré. Il retourne donc s’asseoir avec ses amis, mais sa bonne humeur a disparu. C’est alors que, pour la seconde fois depuis leur arrivée, la porte d’entrée s’ouvre, à la volée cette fois, et une bourrasque d’air froid et de pluie fait virevolter les flammes dans la cheminée. - Femme, rentre immédiatement à la maison ! grogne l’homme courtaud campé sur le seuil de la porte en regardant la mère de l’enfant. L’homme est mouillé et visiblement en colère, et porte un gourdin dans la main. Derrière lui, on aperçoit deux autres paysans brandissant l’un une fourche et l’autre une torche… Avant même que la femme terrifiée aie pu répondre à son violent mari, Lothar s’est levé. « Zendâ, murmure-t’il, aide-moi à faire en sorte que nulle violence n’advienne ici ». Puis il s’avance, les mains ouvertes, et commence à parler d’une voix douce : - Enfin, messire, cette agressivité n’est pas nécessaire ! Songez que la déesse Zendâ vous regarde et vous voit, et qu’elle n’approuve pas la violence, surtout lorsque les plus forts la font subir aux plus faibles ! Le paysan est abasourdi et quelque peu intimidé par la prestance du prêtre. Il tente de cacher son gourdin derrière son dos et s’adresse à Lothar avec révérence : - Monseigneur, balbutie-t’il… J’voulais pas la frapper, chuis pas comme ça… Mais c’est ma femme, et elle s’enfuit avec mon fils… Il se tourne vers sa femme et laisse transpirer sa vraie nature : - Toi, tu vas voir quand on sera rentré à la ferme, c’que tu vas prendre ! Lothar lui jette un regard réprobateur et reprend la parole, tentant de trouver une solution à la situation. - Messire, je crois comprendre que votre fils ne vous apporte pas toute satisfaction… - Ca, pour sûr il est bizarre, mais c’est mon fils, et… je l’aime, ajoute-t’il d’un air pas franchement convaincu… - C’est pour cela que vous le battez ? rétorque Lothar d’une voix sévère. - Ben, quand il fait n’importe quoi, faut bien le corriger. Une bonne rouste ça vous forme un homme ! Ca chassera ses mauvaises humeurs et il arrêtera ses bizarreries ! - Et que se passera-t’il le jour où, poussé à bout par votre violence et celle des autres habitants du village, il perdra le contrôle de ses pouvoirs et tuera quelqu’un, ou réduira votre village en cendres ? L’homme regarde soudain Lothar avec une lueur inquiète dans les yeux, puis il regarde son fils, et un rictus de colère se dessine sur son visage… Lothar ne lui laisse pas le temps de reprendre la parole, toutefois : - Vous comprenez bien que votre fils ne peut pas rentrer avec vous. Il vaut mieux que la Guilde de Haute-Magie le prenne sous son aile, c’est la meilleure solution. - Et qui va m’aider à la ferme, moi ? C’est pour ça qu’on fait des gamins, non mais… Sauf vot’ respect, Monseigneur, on voit bien que vous travaillez pas aux champs… - Ca m’est arrivé, même si mon apparence peut te donner l’impression du contraire. Je vais faire quelque chose qui me répugne, mais le bonheur de cet enfant m’est plus important que ton intégrité morale. A combien évalues-tu la valeur de ton enfant ? Cette fois ci, l’homme l'observe avec un regard qui traduit sa cupidité. Il prend quelques instants pour réfléchir et répond : - A ça pour sûr c’est un bon garçon, costaud et tout ce qu’il faut. Et puis je l’aime, ça aussi ça vaut cher, vous comprenez ! C’est au tour de Lothar de regarder l’homme avec dégoût. - Dis ton prix, vilain bonhomme ! interjecte-t’il ! - Un baron d’or ! répond le paysan sans trop y croire. - Je ne marchande pas la vie d’un homme. Voici ta pièce, et déguerpis, maintenant. L’homme attrape sa femme par le bras avant même qu’elle aie pu dire au revoir à son fils et l’entraîne avec lui : - Viens, femme, on rentre ! Faut me faire d’autres morpions vite fait, ça rapporte ! L’enfant est livide et abasourdi. Gorion le prend sous son aile, signalant d’un regard à Lothar qu’il va s’en occuper, et que Lothar n’est peut-être pas le mieux placé pour le moment pour lui apporter du réconfort. Le prêtre de Zendâ se rassoit, le visage tourmenté. - Toi faire bonne action, Lothar. Pas de regrets à avoir. - Bonne ? J’ai attaché une valeur pécuniaire à la vie d’un enfant. Ca me répugne… Mais quelle autre solution y avait-il ? Lothar regarde les flammes d’un air renfrogné pendant que les autres se détendent enfin de la soirée mouvementée. Mais celle-ci n’est pas terminée. Gorion a installé une couche pour le jeune garçon et il est parvenu à endormir celui-ci en le réconfortant sur son avenir et le fait qu’il reverrait sa mère. Il s’approche alors de Lothar et lui dit à voix basse : - Merci, Frater. Vous avez agi pour le mieux. L’ordre n’a pas le droit de payer pour les « recrutements », mais la situation était visiblement bloquée. Je vous rassure, ni la femme, ni l’enfant n’auraient été heureux si les circonstances actuelle s’étaient prolongées… Lothar n’est pas franchement consolé par ce commentaire, mais il n’a pas le temps de répondre à Gorion, car une nouvelle intrusion a lieu. La porte d’ouvre, et deux Gardes Pourpres de Mezrâ entrent dans la pièce. - Enfin, s’exclame le demi-elfe, qui avait levé les yeux à leur entrée. Où étiez-vous ? Vous auriez du me rejoindre il y a des heures ! - Contretemps, répond un des Gardes. T’as vu la pluie ? On a perdu un cheval, on a du en racheter un… A ce moment là, Gorion s’interpose, visiblement offusqué : - Depuis quand la Garde de Mezrâ ne salue pas les Recruteurs de l’Ordre ? demande-t’il aux deux gardes d’un air outré. Les deux gardes sont interloqués. Ils le regardent, puis se regardent un court instant. - Pardon, on vous avait pas vu… Ils s’inclinent, puis se tournent vers le demi-elfe, qui a rangé ses affaires. - Prêt ? - Prêt. Allons-y. Le demi-elfe a mis sa besace sur son épaule, mais il tient aussi un paquet rectangulaire près du corps, comme s’il était très précieux. Il se dirige vers la porte, suivi des deux gardes. Lothar, intrigué par la remarque de Gorion, se tourne vers ses amis. - Erasmus, n’est-ce pas bizarre que ces deux hommes aient omis de saluer Gorion ? Il est très clair qu’ils ne pouvaient pas le rater… - Tu sais, la Garde Pourpre, ils sont tous un peu prétentieux… dit Erasmus en levant vaguement le nez du petit livre compact offert par Umar en remerciement de ses services. Lothar se lève quand même et constate qu’Yjir et Sküm, intrigués aussi, sont sur le qui-vive. C’est à peu près à cet instant qu’un cri venant de l’extérieur les fait bondir : « Toi ici ? Salauds, vous ne m’aurez pas ! » Le temps de quelques hennissements de chevaux et nos amis son dehors, sous la pluie, sauf Erasmus qui ne veut pas laisser son précieux ouvrage sur la table et se prépare donc à le ranger. A l’extérieur, le demi-elfe a réussi à saisir un cheval et il est en train de s’éloigner au galop, les trois gardes sur ses talons. Il se retourne et pointe le doigt vers un des gardes en marmonnant quelques mots. Un éclair fuse de son doigt et vient frapper un des gardes en pleine poitrine. Il est projeté au sol, les vêtements fumants. Les chevaux des gardes hennissent et se cabrent, mais leurs cavaliers parviennent à les maîtriser, même s’ils perdent un peu de terrain. Dans le mouvement de tête du demi-elfe, Yjir a cru distinguer un tatouage sur son cou, le tatouage d’un rat noir… Décidé à tirer tout cela au clair, Yjir pointe à son tour le doigt vers le demi-elfe. Une goutte d’eau d’une brillance surnaturelle fuse de son doigt et vient exploser en un cascade aqueuse devant son cheval. Il est à son tour projeté au sol, et le paquet qu’il transportait tombe dans la boue. Pendant ce temps, Lothar s’est penché sur l’homme calciné par l’éclair magique. Il vit encore, et Lothar fait une courte prière, invoquant la bienveillance de sa déesse pour le garder en vie. Sküm, quant à lui, a entamé une course rapide pour rejoindre le lieu où le demi-elfe est tombé. Tous trois voient de loin ce qui se déroule là-bas, à savoir que les deux Gardes ont mis pied à terre. L’un a encoché une flèche à son arc, l’autre a dégainé une épée. Le demi-elfe se relève, mais avant qu’il ait pu faire quoi que ce soit, il est percé d’une flèche et se prend un coup d’épée en pleine poitrine. Visiblement, l’exécution sommaire est à l’ordre du jour… - Ils vont l’exécuter ! hurle Lothar. Ce sont des imposteurs ! En sortant du refuge, il n’avait pris que son arc et son carquois, donc au lieu de courir vers les trois protagonistes, il décoche des flèches vers les Gardes qu’il considère maintenant comme faux. Mais sa compétence archère n’est pas exceptionnelle, et le résultat n’est pas à la hauteur de ses espérances. Sküm est encore trop loin pour intervenir. Yjir, comprend que s’ils n’interviennent pas immédiatement le demi-elfe va être mis à mort. Il commence à courir en direction des Gardes, et son corps se transforme alors même qu’il avance. Sa peau s’obscurcit et un pelage noir recouvre son visage. Son torse s’allonge tandis que ses bras et ses jambes raccourcissent. Bientôt, c’est une panthère noire qui court et dépasse bien vite Sküm, étonné. Lothar, quant à lui, comprend que ses flèches ne serviront pas à grand chose et il se met lui aussi à courir vers la mêlée. Lorsque qu’Yjir parvient à l’endroit ou sa magie aqueuse a fait choir le demi-elfe, la situation s’est encore un peu plus compliquée : l’un des gardes est remonté à cheval et, partant au galop, a attrapé au passage le paquet que le demi-elfe a laissé tomber. L’autre garde s’apprête à mettre fin à la vie du demi-elfe d’une flèche bien placée. Yjir s’interpose entre l’archer et sa cible le temps que Sküm arrive, et il touche le demi-elfe inconscient de la main pour lui insuffler un peu de vie. Sküm arrive et somme l’archer de déposer son arc. - Si j’étais toi, Garde Pourpre ou pas, je lâcherais mon arme, sans quoi tu vas faire connaissance de quelques onces de bon acier nain… - Vous vous interposez entre la Justice de la Déesse Mezrâ et son accusé ! C’est un crime grave. Tu ferais mieux de remballer tes arrogantes paroles et de nous laisser faire notre devoir. - Mezrâ et Zendâ sont sœurs, je suis bien placé pour savoir que les véritables Gardes Pourpres ne se comportent pas ainsi rétorque Lothar qui s’est approché entre temps. Vous n’avez pas salué le Mage Recruteur, vous tentez d’assassiner un homme plutôt que de l’amener à la Justice, c’est assez pour me convaincre de votre imposture. Le Garde Pourpre hésite quelques instants, c’est assez pour convaincre Lothar qu’il a raison. Pendant ce temps, le demi-elfe a repris conscience mais il est visiblement très faible. Yjir, lui, a profité du répit de ce court échange pour s’intéresser au cavalier qui s’enfuit, vers lequel il pointe un doigt, invoquant de nouveau une de ses prodigieuses gouttes d’eau. Comme la fois précédente, la force même de l’explosion projette homme et cheval à terre, et le paquet vole dans les frondaisons. La pluie handicape la visibilité de tous mais Sküm a cru apercevoir le point de chute du paquet qui constitue visiblement le nœud de l’affaire. Il se précipite donc vers les sous-bois. Profitant de la soudaine ouverture, l’archer encoche une flèche et la décharge à bout portant sur sa victime. - Crève, charogne ! La flèche touche sa cible, mais elle n’a pas suffisamment d’impact pour tuer le demi-elfe net. Par contre, quelques secondes après qu’il ait été touché, ses yeux se révulsent et son corps est secoué de spasmes… - Il l’a empoisonné, hurle Lothar, espérant contre tout espoir que l’un de ses amis puisse faire quelque chose pour sauver le demi-elfe. En attendant, il est maintenant tout à fait convaincu de l’imposture du Garde, et il décoche donc deux flèches sur lui à bout portant. Celui-ci encaisse le coup puis se retourne pour s’enfuir à travers bois. Yjir s’interpose et, d’un puissant coup de bâton, il tente de désarmer l’homme. Malheureusement, il vise mal et, emporté par la force de son coup, se retrouve en mauvaise posture. Le garde retourne son épée et, d’un coup de poignet bien ajusté, il fait voler en l’air le bâton du druide. L’homme profite de ce répit inespéré pour se retourner et courir vers les sous-bois. Malheureusement pour lui, Sküm, qui revient bredouille de sa recherche du paquet tombé dans les sous-bois, se trouve sur son chemin. L’homme a dégainé une épée, mais il s’arrête devant l’imposante silhouette du demi-orc. - Je t’avais dit que t’allais goûter à de l’acier nain… Allez, rends-toi, ou tu vas le regretter ! L’homme fait mine d’abaisser son épée, mais au dernier moment il plonge en avant, essayant de frapper Sküm à la gorge. Le demi-orc dévie la lame de sa hache et, d’un coup magistral, il ouvre les entrailles du Garde, qui n’a qu’un instant pour s’étonner de son sort avant de tomber en avant dans la boue. Pendant ce temps, Yjir, s’est approché du fuyard inconscient, et il lui a attaché les mains. - Force de globe d’eau être puissante, mais pas durable. Lui revenir à lui, et nous pouvoir l’interroger. - On pourrait pas faire ça à l’intérieur, au sec, demande Sküm. - Non, Sküm, répond Lothar. Gorion est sans doute encore persuadé que ce sont des véritables Gardes Pourpres. Il ne comprendrait pas… - Toi être sûr que eux être imposteurs ? Moi avoir déjà rencontré Gardes Pourpres, et eux ressembler à ça… - Je ne suis pas… certain, dit Lothar, hésitant. Mais enfin, tu as vu comment ils se sont comportés… Pourquoi la garde de Mezrâ utiliserait des poisons ? - Moi pas savoir. Mais demi-elfe avoir tatouage Grise Guilde, et eux pas être enfants de cœur non plus… - Peut-être que l’examen de ceci nous éclairera, dit Sküm, brandissant le paquet qui était en fait tombé non loin du Garde inconscient. A mon avis, c’est un bouquin, vu la forme et le poids… - Et ça présenter forte émanation magique… rajoute Yjir après quelques instants de méditation. [/QUOTE]
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