Alcools
Following is an article I wrote for an RPG fanzine that never saw the light of day roughly 12 years ago. I have no reworked it, so it really is raw, but it might be a nice contribution to an alcohol related product. If needed, I will gladly translate it, provided a specialist helps me with the English technical terms.
Those who can read, please do comment !
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Combien de fois au cours de leur longue vie les aventuriers sont-ils allés se reposer ou glaner quelque renseignement dans une taverne, autour d’un verre... Mais un verre de quoi, au fait ? En général, le choix proposé se limite à une bière, un vin, un hydromel - les boissons dont les prix sont répertoriés dans les règles de pratiquement tous les jeux. Et même alors, combien de joueurs savent ce qu’est un hydromel ? L’objet de cet article est de redonner à l’alcool la place qui lui revient dans toute partie de jeu de rôle qui se respecte. Un dernier mot enfin avant de plonger dans les vapeurs éthyliques de cet article: Sachez apprécier et consommer avec modération...
La Fabrication des Boissons Alcoolisées
En ces temps médiévaux, les méthodes de fabrication différaient quelque peu, on s’en doute de celles utilisées quotidiennement par les usines Pernod-Ricard, la quantité produite étant bien évidemment beaucoup plus faible. En effet, dans la mesure où chaque paysan ou presque fabriquait son propre vin, les techniques ne pouvaient être qu’artisanales. Ceci explique d’ailleurs la prépondérance des alcools fermentés sur les alcools distillés dont la fabrication demande plus de matériel.
Nous allons maintenant étudier les deux principes de fabrication de boissons alcoolisées : la fermentation et la distillation.
La Fermentation
Le procédé chimique qu’est la fermentation alcoolique ne peut avoir lieu que sur un liquide sucré. Qui plus est, la réaction chimique qui aboutit à la production d’alcool nécessite la présence d’une levure jouant le rôle de catalyseur.
Deux types de fermentations sont possibles :
1) Soit l’on fabrique à partir de fruits une bouillie, le moût, qui est ensuite enfermée en cuves pour une durée n’excédent pas en général une dizaine de jours. Il est à noter que la peau des fruits contient des levures naturelles qui évitent d’avoir à en ajouter dans le moût.
2) Soit l’on fabrique une bouillie à base de malt (orge germé puis torréfié) qui, par un procédé chimique va se sucrer (l’amidon du grain se transforme en sucre). Ensuite on ajoute à ce mélange une levure qui va permettre la fermentation d’un durée variant entre 6 et 15 jours.
Il est à noter que sous certaines conditions de fermentation (aération, durée,...), la boisson alcoolisée finalement obtenue peut être mousseuse, pétillante, ou les deux.
La Distillation
Le procédé de distillation d’un alcool consiste à chauffer une boisson alcoolisée pour faire évaporer l’alcool qui sera ensuite récupéré à l’aide d’un alambic plongé dans l’eau froide ; dans la mesure où l’alcool s’évapore à plus faible température que l’eau, la teneur en alcool du breuvage finalement obtenu est bien plus forte que celle du mélange d’origine. D’une manière générale, lors de la distillation, on exclut de la boisson finale les produits de tête et de queue de distillation qui sont mauvais et parfois dangereux, pour ne conserver que les produits dits de «coeur de distillation».
On distingue plusieurs distillations :
1) La distillation simple de boissons alcooliques fermentées (vins, cidres,...)
2) La distillation de substances fermentées à base de produits sucrés (canne à sucre, mélasse, fruits,...)
3) La distillation de substances fermentées à base de produits amidonnés où l’on a fait apparaître du sucre à l’aide de malt (Grains, pommes de terre,...)
Une boisson alcoolisée est rarement consommée dès sa fermentation ou sa distillation. Certains alcools subissent auparavant d’autres opérations, comme l’ajout d’herbes et d’aromates, ou une période de viellissement.
Le vieillissement en fûts
Tous les alcools distillés sont à l’origine transparents, mais on fait subir à certains d’entre eux un vieillissement en fûts, de sorte qu’ils acquièrent une saveur et une couleur spécifique. Ce vieillissement en fûts peut durer jusqu’à plusieurs années...
Certains alcools fermentés doivent eux aussi vieillir avant d’être consommés. Ainsi la bière, dont la coloration se fait entre autres lors du vieillissement, et le vin, dont l’age est capital car la boisson évolue.
La Fabrication Des Liqueurs
A partir d’un alcool de type Eau-de-Vie on peut en fabriquer d’autres, en particulier les liqueurs, et ce selon deux procédés différents : on peut faire macérer un certain temps des plantes ou des fruits dans une Eau-de-Vie, après quoi l’on filtre le mélange, puis l’on rajoute un sirop. Ou alors on mélange simplement de l’Eau-de-Vie et une essence de plante pour obtenir une liqueur. Cette seconde méthode permet d’obtenir des boissons plus fines, moins sirupeuses, quoique plus alcoolisées.
Les Vins
On entend par vin un jus de raisin fermenté et, par extension, tout jus de fruit fermenté ; ainsi, le cidre est un vin de pomme. Quels que soient les fruits, la fabrication des vins est similaire, seul le vieillissement du vin de raisin est particulier.
Un vin (de raisin) peut être rouge, rosé, blanc ou gris. Pour fabriquer de tels vins, on fait fermenter un moût, substance obtenue en foulant le raisin. Si l’on exclut du moût la peau des raisins et que l’on ne recueille que le jus, le vin sera blanc de toute façon. Si l’on conserve un peu de peau de raisins rouges lors de la fermentation d’un moût de raisins rosés ou blancs, le vin sera rosé ou gris. Enfin, si le moût est constitué de raisins rouges avec leurs peaux, le vin sera rouge. Notons que la présence des grappes dans le moût modifie le goût du vin.
Si la fermentation s’effectue en cuves, le vin sera dit sec car il aura fermenté à l’abri de l’air. S’il fermente en fûts non hermétiques, il sera mousseux.
Une fois la fermentation terminée, le vin va devoir vieillir, phase cruciale de son évolution. Certains vins, les rosés en particulier, vieillissent très peu et sont néanmoins excellents ; toutefois, on peut considérer d’une manière générale que plus un vin peut vieillir, meilleur il sera. Les vins de mauvaise qualité vieillissent mal et tournent vite au vinaigre. Au cours du vieillissement d’un vin il faut le «coller» : l’opération consiste, par adjonction de blanc d’œuf, à amasser le dépôt qui jusqu’alors flottait dans le liquide au fond de la cuve, pour ensuite l’évacuer.
Alcools dérivés
1) Les vins cuits : titrant de 18 à 20 degrés, ils sont obtenus en mélangeant à du moût concentré par ébullition une Eau de Vie et des semences aromatiques diverses.
2) Les vins distillés : certains alcools distillés sont produits en distillant du vin à deux reprises : la première distillation donne le brouillis ainsi qu’un dépôt que l’on évacue ; la distillation du brouillis donne le vin distillé qui généralement vieillit en fûts.
La Bière
La fabrication de la bière comporte deux étapes : le brassage et la fermentation. Au cours du brassage, on ajoute du malt touraillé (c’est à dire légèrement grillé) à de l’eau, et l’on fait cuire le tout, ce qui déclenche la transformation de l’amidon contenu dans le malt en sucre. Avant la fermentation on ajoute à ce mélange le houblon, qui communiquera à la bière son amertume.
Trois types de fermentation sont utilisées lors de la fabrication de la bière : La fermentation haute est ainsi nommée parce que la levure flotte en haut du liquide fermenté. Lors de la fermentation basse, la levure coule au fond de la cuve. Quant à la fermentation spontanée, elle se fait sans levure, car elles s’applique aux bières fruitées qui, comme on l’a vu tirent leur levure du fruit lui-même.
Après un certain temps de fermentation en cuve, on place la bière dans des foudres (très grands tonneaux) aérées, de sorte que la bière puisse acquérir sa mousse. Puis elle est placée en fûts étanches avant d’être mise en bouteilles : de cette façon, elle acquiert un goût et une couleur qui lui sont propres.
Alcools dérivés
1) La cervoise : Ce breuvage célèbre précède historiquement la bière puisque c’est une bière sans houblon. Pour lui donner plus de saveur, on la parfume en général de gingembre ou de genièvre.
La Consommation des Alcools
Il n’y a pas une seule façon de consommer un alcool, loin s’en faut. Selon les coutumes régionales ou la nature des boissons considérées, l’acte de boire s’effectue différemment.
Quand Boit-On ?
On peut en premier lieu distinguer trois types d’alcools selon le moment où l’on les consomme : apéritifs, digestifs et alcools de table. Ces derniers sont en général de degré faible car on les boit tout au long du repas. Ce sont donc souvent des alcools fermentés : cidre, bière, vin,...
En outre, dans certaines régions on a pour habitude de consommer entre les plats une petite quantité d’alcool très fort et très froid. Cette coutume nommée le «trou» est caractéristique des régions de climat océanique. Citons en particulier le fameux «trou de Gimleth» : deux doigts de Rocheux bien glacé entre chaque plat pour faciliter la digestion.
Expressions...
Les phrases ou expressions qui précèdent l’ingestion d’un verre d’alcool varient elles aussi selon les régions. Il serait trop long de détailler toutes celles qui existent, mais citons en quelques unes parmi les plus pittoresques - que nous lecteurs nous excusent la grossièreté de certaines d’entre elles...
- Dans les plaines de Sélikanthe : «Que pissent les dragons ! » . En effet les légendes de Sélikanthe racontent que l’alcool serait né de l’urine du premier des dragons...
- Dans les régions tropicales bordant le grand Océan : «Brûle ton gosier» invitant les buveurs à continuer à boire, et l’alcool à continuer à couler...
- A Esparlongue et son arrière-pays : «Tête-à-cul au prochain». Dans cette région, les vrais buveurs n’hésitent pas à friser le coma éthylique chaque fois qu’ils ouvrent une bouteille...
Verres à Boire
Enfin, tous les alcools ne sont pas bus dans le même type de verres, ni dans les mêmes quantités. Voici quelques exemples de verres ou gobelets servant pour divers breuvages.
- La pissette : La pissette est un tout petit gobelet en terre cuite, d’une contenance d’environ 10 cl. On y boit les alcools très forts en apéritifs et c’est ce type de verres que l’on utilise en général lors des concours de boissons. Une pissette se boit cussec.
- La poirette : La poirette tient son nom de la forme qu’épouse ce verre lorsqu’il est soufflé : Celui d’une petite poire surmontant un pied court. Ces verres servent pour les vins cuits et les digestifs. Plus particulièrement, toute personne douée d’un soupçon de classe refusera qu’on lui serve de l’Ambre ou de la Liqueur de Rose dans autre chose qu’une poirette. Sa contenance est d’environ 15 cl.
- Le longcol : Le longcol est un verre qui, comme le dit son nom est très haut et assez étroit. Il contient environ 20 cl. si bien qu’on y boit en général des alcools dilués.
- La chope : La chope est un gros gobelet avec une anse, dont la contenance peut varier de 75 cl. (chopine) à deux litres ou plus (grosse chope). C’est dans ce type de verres que l’on boit les bières et l’hydromel. Les gros buveurs commandent parfois un «mètre» : le mètre est une planche de bois ou des trous ont été taillés pour accueillir dix chopes... Bon courage !
Les Diverses Variétés d'Alcools
Voici enfin venu le moment que vous attendez tous (ivrognes !) celui de découvrir les alcools que je vous ai concoctés. Toutefois, avant de passer à la description de ces boissons proprement dite, permettez-moi d’apporter quelques détails à la façon dont l’alcool est commercialisé. De même que sa fabrication est artisanale, la distribution géographique d’un alcool est fort limitée, sauf dans le cas - rare - où un alcool est très célèbre. L’alcool est une denrée commerciale sûre - on pourra facilement le revendre, et même faire du bénéfice s’il est bon - mais qui a rarement une identité : une bière , une fois exportée de sa région de fabrication ne sera, aux yeux des acheteurs potentiels qu’une bière parmi tant d’autres. En clair, un acheteur paiera peut-être le bon goût d’un alcool, mais sûrement pas son nom. Par conséquent, si un client demande une Roteuse dans une auberge d’Eagle alors que cette bière est brassée à Ashame, il y a fort à parier qu’on le regardera avec de gros yeux...
Les Bières
La variété des bières étant quasiment infinie, nous ne décrirons ici que quelques bières de caractère : la Roteuse, la Bière du Cauchemar, et les fruitées de Maître Roublon.
- La Roteuse : Cette bière est très célèbre en Ashame et dans toute la région : imaginez une brune très mousseuse dont la moindre gorgée, outre son goût et son amertume prononcés, provoque un irrépressible rot. Roter est d’ailleurs devenu presque un sport national de la région d’Ashame.
- La Bière du Cauchemar : Titrant près de 13°, cette bière blonde de Chandrapore est la bière la plus forte qui soit. Elle porte donc bien son nom : les grands buveurs ne manquent pas d’avoir le sommeil agité après une soirée abondamment arrosée de ce breuvage.
- Les Fruitées de Maître Roublon : Maître Roublon, célèbre brasseur d’Esparlongue découvrit un jour qu’on pouvait, au lieu d’utiliser une levure de fermentation mettre la pulpe de quelques fruits dans le mélange. Alors, en réduisant la quantité de houblon, il obtint des bières ambrées peu amères et parfumées au fruits : cerise, pèche, framboise,... Goûtant ces délectables boissons, les habitants d’Esparlongue se sont exclamés : «Ah ! Quelle gueuse, cette bière!!!»
Les Vins
Il existe autant de vins différents qu’il existe de vignobles. Cependant, à l’inverse des bières, la dénomination des vins se fait plus souvent suivant le lieu de leur fabrication que suivant le nom du producteur.
- Le Rouge de Grand-Pierre : Ce vin est fabriqué à partir du raisin rouge à gros grains qui pousse sur les coteaux qui bordent l’Enténeuse, non loin de Grand-Pierre. C’est un bon vin qui vieillit très bien, et il arrive que de riches familles habitant même très loin en fassent venir pour leur consommation personnelle. C’est un des alcools de table les plus recherchés.
- Le Sec de Palifax : Ce vin blanc fait double usage : il est souvent utilisé par les femmes de Palifax et de Saguedix pour la préparation de divers plats, mais est également souvent servi à table en accompagnement de ces mêmes plats. En particulier, c’est le complément indispensable des tourtes de foie gras de Zyglute au gingembre, plat ô combien célèbre dans la région.
- Le Vin de Piliplok : Le vin de Piliplok est un vin de couleur mauve, et ce n’est pas là son trait le plus étrange. En effet, personne ne sait où se trouve Piliplok ni à base de quoi ce vin est fabriqué. Par conséquent, les très rares bouteilles en circulation se vendent très cher (pour souvent n’être jamais bues : c’est bien trop cher pour ne pas le garder!). La solution de ce mystère se trouve peut-être à Bagdol, où semble-t’il un habitant de Piliplok aurait ouvert une auberge...
Alcools Divers
- L’Hydromel des Dragons : Cet alcool est fabriqué à partir d’un miel spécial produit par une espèce très particulière d’abeilles : les duchesses butineuses, abeilles vertes et noires que l’on trouve uniquement dans la forêt de Lyeïs. C’est donc à Havem et sur les rives sud du lac Trazimène que ce breuvage est le plus répandu. Cet hydromel est plus sirupeux que la plupart et la richesse de son goût en fait une boisson inoubliable.
- L’Amandine : Parfois appelé «vin d’amandes», cet alcool fermenté est produit à partir d’une bouillie d’amandes parfumée d’un zeste de citron. Le liquide finalement obtenu est laiteux, légèrement sirupeux et très sucré. Pour cette raison, l’amandine n’est jamais utilisé comme alcool de table mais plutôt en guise d’apéritif. On peut en trouver en des endroits divers, cet alcool étant souvent fabriqué artisanalement par les paysans eux-mêmes.
- L’Ambre : Cette boisson tire son nom de la riche couleur ambrée qu’elle acquiert lors de son vieillissement dans des fûts de vieux chène dont l’intérieur a été préalablement brûlé. C’est un alcool de grain distillé deux fois qui titre entre 40 et 50 degrés. Il s’agit d’un alcool de luxe faisant l’objet d’un commerce fructueux entre la vallée des lacs et la ville de Chandrapore ; en effet la variété de chènes requise pour la fabrication des fûts se trouve en abondance dans les forêts bordant ces lacs.
- Eau de Cristal : L’Eau de Cristal est un breuvage bien mystérieux... De «confection» gnome cet alcool très fort n’est pas commercialisé par le petit peuple qui se réserve le privilège de l’offrir aux rares amis fidèles qu’ils ont parmi les Grandes Gens. Certaines légendes racontent que l’Eau de Cristal serait en fait le seul et unique alcool naturel, coulant goutte à goutte depuis des siècles le long d’un gigantesque stalactite de cristal dont l’emplacement n’est connu que de quelques notables gnomes.
-Le Rocheux : Le rocheux est un alcool fort intéressant en ce que la recette de sa fabrication est jalousement gardée par la famille Royale de Gimleth depuis des temps immémoriaux. Cette boisson serait, dit-on, celle que fabriqua Galdenir, un roi d'une époque oubliée, afin de se donner des forces à ses hommes pour défendre leur ville assiégée par une armée adverse. Le plus intéressant peut-être au sujet de cette boisson, c'est que sa consommation fréquente provoque un effet d'addiction qui fait que l'on ne peut se passer de sa "dose" de Rocheux. Les mauvaises langues disent que c'est en additionnant une drogue à la recette de leur boisson que les membres de la famille Royale de Gimleth assurèrent leur fortune... Quoiqu'il en soit, le rocheux est un alcool de grain clair au goût agréable et légèrement mentholé.
- Eau de Sel : Alcool «maison» de Bagdol, l’Eau de Sel tire son nom non seulement de son goût mais aussi de l’activité de ses buveurs : les ouvriers des marais salants. Cet alcool de grains est fermenté avec addition de sel jusqu’à saturation du mélange. Lors de la distillation le goût âcre et salé subsiste. D’aucun diront que cette boisson est exécrable, mais c’est sans doute là ce qui la rend populaire...
- Liqueur de Roses : cette boisson est sans nul doute l’une des plus subtiles qui soit. Entre dans sa composition de l’eau-de-vie de framboises de grande qualité, plusieurs herbes aromatiques fort rares, et surtout une impressionnante quantité d’essence de rose pure. Comme la fabrication de cette dernière demande un nombre considérable de roses il n’est pas surprenant de trouver de vastes champs de rosiers autour du manoir ou la liqueur est produite, non loin d’Hotior.
La liqueur de Roses est le spiritueux du riche par excellence. Rien que le fait d’en proposer un doigt à un invité est un signe extérieur de richesse. Cette boisson se vend d’ailleurs dans des flacons de cristal finement ouvragés où l’œil aguerri peut distinguer parmi les ornements des pétales de rose.
- Menthine : La menthine est un alcool montagnard dont la principale fonction est de réchauffer le corps meurtri par le froid. On imagine donc sans peine que son degré puisse atteindre 80... Cet alcool est en effet distillé trois fois, et l’arrière goût de menthe ne compense pas, loin de là, la brûlure du gosier que l’on ressent lorsqu’on en boit une gorgée.
- Alcool de Piment Bleu : Cet alcool est caractéristique des mers du sud et c’est la boisson favorite des marins. Il se présente sous forme de liquide légèrement bleuté, translucide, où flottent deux ou trois piments de couleur bleu-nuit. Ces piments bleus ont vieillis avec la boisson, lui confèrent peu à peu leur piquant. Ainsi lorsque l’on en boit une gorgée la sensation de brûlure ressentie est attribuable, dans en premier temps à l’alcool, et immédiatement après, au piment. Délectable, non ?
- Les alcools rustiques : Dans la mesure où, dans un monde médiéval, chaque paysan va un jour ou l’autre, s’essayer à la fabrication d’alcool, on peut concevoir toutes sortes d’alcools rustiques : Vin de noix, de pèche, de cassis, d’amandragons pourquoi pas ?
Les Mélanges d’Alcools
De nombreux alcools, surtout lorsqu’ils sont trop forts, sont bus non pas purs, mais dilués dans un autre liquide : alcool moins fort, eau, jus de fruits... En certains endroits on appelle ces mélanges des «Queue de Coq» ,car le panachage des alcools est semblable à celui des couleurs sur la queue du coq. En voici quelques-uns des plus connus :
- la Marie Sanglante : En mélangeant un alcool de grain ou de pommes de terre avec du jus de tomates et en y ajoutant du sel de céleri, du piment, ou les deux, on obtient un mélange couleur sang, la Marie Sanglante. Gageons que si l’alcool de Piment Bleu entrait dans la composition de cette mixture, ce serait un délice...
- le Bouton de Rose : Cette queue de coq s’obtient en mêlant eau-de-vie de poire, sirop de grenade, jus de citron et blanc d’œuf. Il se boit frappé, c’est-à-dire très froid.
- la Bile de Serpent : Dans les pays du Sud, existe une recette à laquelle les étrangers ne coupent pas : alors que votre verre d’alcool est plein, le serveur amène un serpent qu’il égorge sous vos yeux. Il le coupe ensuite en longueur, en extrait la vésicule biliaire, et la crève au-dessus de votre verre... Amertume garantie !!!
Voilà, cet article est terminé, comme malheureusement nos bouteilles... Aussi, si lors de vos pérégrinations vous avez la possibilité de vous en procurer quelques unes, n’hésitez pas à nous en envoyer, surtout si vous trouvez de nouveaux breuvages jusqu’ici non répertoriés. A défaut, vous pourrez toujours nous écrire pour nous en parler !