Aux interrogations de Diero et Imay, Féllian répond : «Il est certain que nous allons prêter main forte. C'est un peu pour cela que nous vous suivions. Nous espérions pouvoir être là quand vous trouveriez les prisonniers et si vous aviez des difficultés nous voulions être en mesure de... garder vos arrières ? Pour ce qui est de la raison des enlèvements, contrairement à ce que certaines rumeurs laissent croire, il n'est pas question ici de cambriolages qui ont mal tourné ou de kidnapping pour une rançon. Les disparus proviennent de tous les pans de la société de Chaudière. Pourquoi enlevé des pauvres s'il est question de rançon ? Non, nous croyons que l'idée d'un marché d'esclave est une piste beaucoup plus plausible.»
À la sortie subite du moine, les deux demi-elfes se jette un regard interrogateur. «Hé bien, un moine pressé, c'est bien la première fois que je vois cela !» s'exclame Fario en riant.
«Maitre Du Lac, nous sommes heureux de faire votre connaissance, bien que votre nom ne nous était pas inconnu.» dit Féllian en s'approchant de l'humain la main tendue.
Pour sa part, Thrin considère les mots de Diero. L'idée d'un demi-nain lui semble absurde. Les nains ont beau côtoyer les humains, les elfes et les halfelins, les règles du clan étaient encore très fortes chez les familles naines. La possibilité de diluer le sang du clan avec le sang d'une autre race lui semblait impossible face aux pressions familliales. Non, l'idée d'un demi-nain issu d'une alliance entre les nains et les humains ne pouvait pas être vrai. Alors qu'il allait en dire autant au moine, ce dernier sortait de la pièce pratiquement en courant.
«L'idée du moine qu'un demi-nain puisse exister me semble absurde. Aucun clan nain n'accepterait une telle union. C'est totalement absurde !,» se contentat-il de dire à voix haute.
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Diero marche prestement dans les rues de Chaudière. La pluie semble s'être transformée en bruine. Le fond de l'air est froids et l'humidité chasse toute chaleur de son corps. Le moine ne peut s'empêcher de se souvenir des journées chaudes de sa terre natale, là ou la pluie est douce et fraiche et non pas glaciale et forte comme cette pluie automnale dans ce pays nordique. Est-ce la température ou la situation qui assombrit son esprit ? Qui sait ? Mais, chose certaine c'est que quelque chose d'aussi sombre que le ciel se trame dans Chaudière.
Arrivée au monastère, Diero prend un instant pour récolter ses affaires. Alors qu'il est en train de ranger quelques papiers, le père Mathusias pénètre dans sa cellule.
«Déjà sur votre départ et sans nous avertir. Que faites vous de vos devoirs frère Domine ?» Le ton du vieil homme est sévère et sec, ce qui ne laisse présager rien de bon pour les demandes que Diero a à lui faire. Alors que Diero allait s'expliquer le visage de l'abbé s'adoucit.
«Allons mon enfant, je voulais simplement vous taquiner. J'ai déjà été jeune moi aussi. L'appel des livre est certes très fort, mais l'appel de l'aventure au nom de l'Église, c'est grisant ! J'ai reçu le mot de mère Urikas il y a quelques minutes. Je voulais simplement vous donner ma bénédiction. C'est une mission important qu'Avméa a choisi de mettre sur votre route, frère Domine. Mais à ce que je peux voir, le temps est compté, alors allez en paix et que le Seigneur de la lumière vous protège. Revenez-nous sains et sauf, nous prierons pour vous mon frère.»