«Parfait,» s’exclame joyeusement Ruphus.
«L’église n’est pas très loin d’ici. C’est par là,» vous dit-il en indiquant le fond de l’allée en direction de l’avenue du Magma.
Pendant que vous marchez en direction de l’église Saint-Grégorio-de-la-Passion, Ruphus vous explique ce qu’il sait de l’histoire.
«Voyez-vous, dans la nuit du Primidi au Duodi, quatre enfants ont disparu de l’orphelinat de la rue de la Lanterne. C’est un orphelinat tenu par l’Église depuis plusieurs années. Bref, cette nuit là deux garçons et deux filles ont disparu des dortoirs sans laisser de traces. Il y a eu plusieurs disparitions au cours des derniers mois ici a Chaudière, mais la disparition des enfants a causé beaucoup de mécontentement et d’inquiétudes parmi les fidèles. En plus, avec cette guerre civile entre les deux princes…» Ruphus pousse un long soupir avant de poursuivre son histoire.
«Enfin, avec l’état actuel des choses, l’Église, dans sa grande sagesse, a décidé de promettre de retrouver les enfants. En attendant d’avoir des indices, j’avais été envoyé par mes supérieurs à l’orphelinat pour nous assurer que tout était en ordre. Ah, ce sera plus court par ici. Avec cette pluie…»
Ruphus interromps son récit alors que vous avez traversé l’avenue du Magma. Vous êtes devant un petit bosquet d’arbres qui résistent à l’entassement et au développement urbain. Au dessus de la fût des arbres, malgré la pluie, vous pouvez distinguer le clocher d’une église qui se dresse devant le ciel noir comme le fond d’un four. «Peut-être que la canopée nous protégera un peu de la pluie,» dit Ruphus tant pour vous rassurer que pour s’en convaincre. Il est vrai que cette pluie commence à vous glacer jusqu’aux os. Naline et Valishan, avec vos expériences de la grande nature, vous ne seriez pas surpris si cette pluie se changeait en neige dans le creux de la nuit. Il semble qu’il fait suffisamment froid dans tous les cas.
Vous suivez donc le prêtre le long d’un petit sentier aménagé dans le bosquet. Il poursuit son récit :
«Je ne sais pas grand chose à propos des autres disparitions. Seulement, il semblerait qu’elles soient toutes liées à des cambriolages. Enfin, je sais que la Garde mène son enquête, mais j’ai crû comprendre qu’il n’y avait pas de tendances aux enlèvements et aux cambriolages. Les victimes étaient toutes des bourgeois de bas rang ou de rang moyen et ils logeaient tous dans des districts différents. Enfin, c’est ce que j’ai entendu mes supérieurs dire.
Ce qui m’intrigue c’est ces Arlequins. Vivant dans un monastère, je ne suis pas au fait des organisations criminelles dans cette ville. Oh, je ne suis pas naïf au point de ne pas me douter de leur existence. Par contre, je me demande bien pourquoi une guilde de voleurs voudrait nous empêcher de retrouver les enfants…»
Ruphus arrête son récit perdu dans ses pensées. Vous vous trouvez devant les grandes portes de l’église et du monastère attenant. L’édifice de deux étages surplombé d’un superbe clocher est fait de marbre blanc aux veines d’un bleu vif. Malgré l’obscurité croissante et la pluie, la blancheur de l’édifice semble lui donner une luminosité intrinsèque qui est en fort contraste des édifices de basalte qui jonchent l’avenue de l’Obsidienne. De chaque côté des portes de grandes statues de marbre à l’effigie de chevaliers divins se dressent, gardant sévèrement la sainteté des lieux. Chaque chevalier lève une masse d’arme au ciel. Au dessus de la porte sont taillés les mots suivants :
Par le devoir et le droit chemin tu trouveras l’espoir.
Ruphus vous invite à l’intérieur et c’est avec un certain soulagement, que vous trouver enfin un abri de la pluie et du froid. L’intérieur de l’église est austère, mais finement décorée avec des icônes représentant certains événements de la passion de saint-Grégorio. Dès votre entrée, Ruphus est accosté par un jeune acolyte avec qui il converse quelques instants à voix basse.
Après avoir salué l’autel en guise de respect, Ruphus vous fait signe de le suivre. Votre guide emprunte une porte à l’arrière de l’église qui semble mener au monastère attenant. Vous déambulez dans les couloirs jusqu’à une porte qui ne semble pas particulièrement différente des autres. Ruphus l’ouvre et vous révèle une antichambre tout aussi austère que le reste de l’endroit. Par contre, un feu crépite dans le foyer et les quelques chaises qui sont distribuées dans la pièce semblent à certains d’entre-vous particulièrement invitantes.
«Mettez vous à l’aise mes amis. J’ai demandé au frère Martin de nous apporter des couvertures et un bon repas chaud. A moins que vous n’ayez des questions, je vais aller voir si Sœur Jenya, ma supérieur, est disponible ?»
À vous la parole…
[OOC : Urbannen, Altran DuLac me semble tout à fait approprié comme surnom à notre ensorceleur. Pas de problème ]