L’arrivée des gardes semble avoir littéralement mis les deux hommes à terre. Tant bien que mal, ils tentent des cacher leur visage alors que les miliciens s’approchent.
Le sergent, écoute les compagnons donner leur version des faits alors qu’il négocie le pavé de l’allée. «Alors, messieurs, on s’attaque aux…» Il s’arrête net. Il fait quelques pas rapide et agrippe un des deux hommes par le collet, le retournant violemment. «Malek ?!» Il saisit le deuxième : «Pyror ?! Qu’est-ce que vous faites ici ? Et avec les couleurs de la guilde des Arlequins ? Et vous attaquez un prêtre ?! Vous allez avoir des explications à donner au capitaine !
- J’vous assure, sergent, dit l’homme que le milicien a désigné comme Malek, on ne voulait pas le tuer !
- Non, pas le tuer, ajoute Pyror. Elle nous avait simplement payés pour lui faire peur.
- Jill, oui Jill c’est son nom, elle nous a payés pour lui faire peur. Il fallait que l’on envoie un message clair à l’Église, c’est ce qu’elle nous a dit. On a pas demandé pourquoi, on voulait pas savoir.
- Ça suffit ! Vous êtes aux arrêts. Le capitaine et le magistrat décideront de votre sort, interjette le sergent. En attendant vous allez croupir au cachot. Quant à vous, vous dit le sergent, passez votre chemin. Et mon père… je vous suggère de rentrer prestement au monastère.
Sur ce, le sergent et ses hommes escortent les deux gardes hors de l’allée vous laissant seul avec le prêtre. Alors qu’ils sortent, vous pouvez entendre l’homme d’arme mentionner à un de ses hommes : «Aller en avant chercher des hommes pour fouiller le quartier. La petite gnome indiquait qu’il y en avait deux qui s’étaient échappés…»
Les gardes partis, le prêtre laisse tomber un long soupir. La tension qui était visible sous les ecchymoses semble le quitter. Vous remarquez que l’homme est relativement jeune. Ses courts cheveux bruns bouclés ébouriffés n’ont aucune marque de gris. Les ecchymoses, grâce à l’intervention de Naline, semblent disparaître peu à peu. Sa tunique blanche est souillée par la pluie et la boue de la ruelle. Se tournant vers vous tous, il vous confie :
«Qu’Avméa vous bénisse de votre intervention ! Je m’appelle Ruphus Laro, je suis un acolyte au monastère de l’église Saint-Grégorio-de-la-Passion. Je revenais de l’orphelinat de la rue de la Lanterne quand j’ai été accosté par ces trois hommes. J’ai crû qu’il s’agissait de simples brigands. Il semble qu’il en était autrement. Je présume que la guilde des Arlequins ne veut pas que nous poursuivons notre enquête…» Il fait une courte pause, perdu dans ses pensées. Il poursuit en disant : «Étant donné que deux des malfaiteurs sont encore en liberté, est-ce que serait trop vous demander que de m’escorter jusqu’à l’église ?»
Il a à peine dit ces mots que les cieux semblent avoir décider que vous devriez à tout le moins trouver un abri. La pluie, jusque là fine, se met à tomber en grandes trombes. L’eau est glaciale et la température tombe rapidement.