Une ville enchaînée : Le Bazar de la vie III [Full]

Libérer la malheureuse fut un jeu d'enfant : les menottes n'étaient pas verrouillées, mais simplement fermées par une tige. C'était suffisant pour immobiliser la victime sans pour autant nécessiter l'utilisation d'une clé.

La jeune femme était brûlée à plusieurs endroits. Les marques rouges des tisonniers étaient visibles sur ses jambes, ses bras et son visage.

« Merci, braves gens. Vous me sauvez la vie. Ces brutes m'on capturé il y a une vingtaine de jours... je crois. Ici, ce n'est pas facile de compter les jours. Vous les avez tous juste manqués. Mon tortionnaire et son compagnon sont sortis il y a à peine une dizaine de minutes. Il avait ordonné à ses hommes d'aller prêter main forte à Kazmojen dans la grande salle et comme ils ne sont pas revenus, grâce à vous je présume, ils ont décidé d'aller voir. »

Malgré les sévices qu'elle avait subits, la voix de la femme était claire, sinon un peu rauque. Elle se leva et Imay et Naline purent constater qu'elle boîtait.

« Je m'appelle Corine Lapic et il me fera un plaisir de vous montrer le chemin vers les autres prisonniers. Lorsqu'ils m'ont amené ici, nous étions onze. Il y avait quatre enfants, les derniers arrivés : Diacre, un jeune nain, Lucille et Éveline, deux jeunes filles et Terrem, un jeune garçon. Ensuite, il y avait Krylscar, un ancien milicien. Il a été sévèrement battu. Il n'était pas capable de tenir sa langue. Je crois qu'il est ici depuis longtemps. David, était un jeune homme sans histoire. Il est complètement terrorisé et les geôliers promettaient tout le temps de le manger pour dîner. Erica était chandelière. Je lui avais acheté quelques chandelles avant sa disparition le 17 du Vendémaire. Je ne sais pas si elle est encore là. Je ne l'ai pas entendu. Il a Jacques, un gnome très intelligent. Je crois qu'il est mathématicien. Il passait son temps à calculer toutes sortes de choses. Finalement, Rowyna et Alton, deux gnomes saltimbanques, sont arrivées il y a peu de temps, peu après les enfants. Nous étions enfermés dans les cellules de l'autre côté de la chambre. »

[OOC : Vous pouvez consulter la liste des victimes de kidnapping ici]

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« Onze... Sur vingt-cinq. Nous arrivons bien tard. Mais dîtes-moi, n'avez vous pas été guerrière ? Il est possible que vous n'ayez pas beaucoup de temps pour la convalescence... »
 

«Guerrière ? Moi ? Par Avméa, non ! Qu'est-ce qui vous fait dire cela ? Ma jambe ? Ça c'est une longue histoire. Une rencontre avec un troll qui a mal tourné. Disons seulement que je voyageait beaucoup avant et que maintenant j'essaie de me tailler une vie paisible ici, à Chaudière. Pas très réussi, me direz-vous. Pour ce qui est de ma convalenscence, j'ai encore un ou deux tour dans mon sac.»
 

« Pas de fausse modestie, voyons, nous avons la liste des personnes enlevée, et dedans se trouve une personne répondant à votre nom et à votre description qui est mentionnée comme étant une ancienne mercenaire. Vous n'avez pas à en rougir, d'ailleurs, car il est à craindre que nous ayons encore à nous battre avant de ressortir... »
 

"Vous avez bien dit Alton et Rowyna," demande Imay, presque incrédule. Elle avait presque perdu tout espoir de retrouver ses parents. "Je ne suis pas certaine que mademoiselle Lapic soit en état de nous aider si nous devions nous battre," poursuit-elle en examinant la prisonnière. "De toutes façons, avec trois automates nous ne sommes pas si mal en point. Quoi qu'il en soit, allons libérer les autres prisonniers." Il y avait une note de fébrilité dans sa voix. Allait-elle enfin pouvoir retrouver ses parents après tant de faux espoirs?
 

« Ce n'est pas de la fausse modestie. J'ai déjà bel et bien été mercenaire, mais ce n'est pas mes talents martiaux qui étaient loués, mais plutôt mes talents ésotériques. Comme je vous l'ai dit par contre, cela fait parti de mon passé. La rencontre avec le troll y a mis un terme. »

Cela dit, Corrine prit les devants et guida les compagnons jusqu'à l'aile des cellules. Ce faisant, elle continua de répondre aux questions qui lui avaient été posées.

« Ne vous en faites pas trop pour moi. J'en ai vu d'autres. Ces brûlures seront bientôt guéries et j'ai encore quelques ressources à ma disposition. Cependant, je suis d'accord avec vous Mademoiselle : avoir ces grosses boîtes de conserve de notre côté sera bien utile si nous rencontrons de la résistance.

Mais je vois un éclat d'espoir dans vos yeux. Cette fébrilité... Rowyna et Alton, vous les connaissez ? »


Corrine fit entrer les compagnons dans l'aile des cellules.

« Holà vous tous, cria-t-elle en entrant , les secours sont arrivés! Là au fond à gauche c'est la cellule de Krylscar et Erica est à côté de lui. En face, c'est David et nous avons Jacques juste à côté de nous.

Hé Jacques, tu te remues? Arrête tes calculs, nous avons de l'aide.

Alton et Rowyna sont au fond, à gauche. »


L'intervention de Corrine créa une véritable cohue. Des mains apparurent dans les judas. « Sortez-nous de là » , demanda Erica. « Vous allez rester planté là où vous allez me sortir de ce trou à rat » , hurla Krylscar. « Ma femme, sortez ma femme de là! », demanda la voix d'Alton.

Étrangement, tant Jacques que David demeurèrent silencieux.

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"Oui, je les connais. Ce sont mes parents." Aux cris de son père, Imay se précipite au fond du couloir. "Papa! Maman! J'arrive" Imay ouvre d'abord la cellule de ses parents et les embrasse de toutes ses forces. "Excusez-moi quelques instants, je dois ouvrir les autres cellules." Ce qu'elle s'empresse de faire.
 


« Imay! Mais qu'est-ce que tu fais ici? Où sont tes frères? Mais tu es blessé! Laisse faire les autres! Il faut que tu te reposes. »

Les questions d'Alton et de Rowyna se bousculaient comme une cohue au marché. Les deux parents, pas trop mal en point, malgré leur mésaventure, réagissaient comme les deux parents couveurs qu'ils pouvaient être parfois : en s'inquiétant pour leur fille.

Imay et Naline eurent tôt fait de forcer les autres serrures. Si Erica montra beaucoup de gratitude, l'attitude de Krylscar fut tout autre.

« Et bien, ce n'est pas trop tôt! Vous en avez mis du temps pour venir me chercher. Je parie que vous vous êtes traîné les pieds en chemin, question d'admirer le paysage.

— Krylscar!,
s'exclama Corrine. Franchement!

— Toi, ça ne te regarde pas. Ça fait plus de deux mois que je croupis ici! Où sont mes affaires? »,
demanda-t-il d'un ton accusateur à Imay, comme si la saltimbanque les lui avait volées.

Pendant ce temps, Naline examinait les deux cellules silencieuses. David était bien vivant, enfin, en quelque sorte. Il était accroupi dans le fond de sa cellule, recroquevillé sur lui même, se balançant doucement et marmonnant sans cesse.

Jacques quant à lui, sursauta lorsque Naline ouvrit sa cellule. Les murs de la cellule étaient couverts de calculs mathématiques complexes.

« Ah! Oh pardon! Je ne vous avais pas entendu. Vous êtes venus nous chercher! À la bonne heure! »

Alors qu'il sortait de sa cellule, cependant, Naline aperçut un peu de mélancolie. Pour un instant, elle aurait pu jurer qu'il allait lui demander de rester enfermé pour qu'il puisse continuer ses calculs savants. Mais une fois dans le corridor de la prison, ce désir fit place à un scintillement qui laissait présager une envie folle de quitter ces lieux maudits.
 

"La troupe est déjà en route pour Darmon-les-Souches. Je leur ai dit que j'allais me charger de vous retrouver."

À Krylscar, Valishan rétorque:"Nous pouvons vous laisser ici si vous préférez..."
 

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