Une ville enchaînée : Le Bazar de la vie III [Full]


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Après quelques instants de discussions devant la boutique de Skie, les compagnons avaient finalement décidés d'aller passer la nuit à l'auberge du Vieux Saoulon. C'était un grand édifice donnant sur l'avenue de l'Obsidienne près de la porte Ouest. L'endroit y était certes achalandé, mais les repas y étaient plus variés qu'au monastère et les lits un peu plus confortables.

À l'approche de l'endroit, les compagnons constatèrent que l’auberge était particulièrement achalandé. À croire, que la pluie incessante des derniers jours avait poussé les habitants de la ville à chercher des distractions dans les salles communes des auberges et des tavernes. Déjà en s'approchant de la porte principale, les éclats de rire, le son de la musique et le bruit des pas de danse se faisait entendre. Alors qu'il y a à peine quatre jours, Chaudière semblait crouler sous le poids oppressant du désespoir, la vie semblait avoir retrouvé aujourd'hui la chaleur de la joie de vivre.

On aurait dit que cette atmosphère de réjouissance s'était transportée jusqu'aux cieux. Le soleil qui avait à peine réussi à se pointer de bout du nez au cours des derniers jours parvenait à percer légèrement le couvert nuageux, réchauffant du même coup l'atmosphère. Quelque chose avait changé à Chaudière et c'était pour le mieux.

Puis, Valishan ouvrit la porte de l'auberge et tout s'arrêta net. Un silence de mort envahi l'auberge alors que toutes les têtes se tournaient vers la porte d'entrée. La foule observait avec méfiance ceux qui venait déranger leurs réjouissances d'avant-midi. Le barde, qui une seconde plutôt jouait sur sa viole une version osée de La bergère au gué s'était arrêté net, laissant planer un accord sur ce moment franchement inconfortable.

«Ce sont eux !»

Le cri avait retenti brisant le silence comme un miroir qui éclate. C'était le barde qui avait lancé l'appel et aussitôt la foule s'était levée et précipité sur la porte. Valishan, Naline, Imay et même le pauvre Nárin, qui ne savait pas s'il devait fuir ou tuer toutes ces innocentes gens, furent saisis dans l'allégresse et transportés à bout de bras jusque sur la scène.

«Mesdames et Messieurs, je vous présentes les Héros de Jzadirune, les Pourfendeurs de Trafiquants, les Libérateurs de Chaudière, clama le barde au-dessus des hourras de la foule. Voici Imay Boischatel, Naline Yeux-de-Soleil, Altran du Lac, Valishan l’elfe et finalement Nárin Mûzar Baruk, vos héros qui nous ont rendus nos enfants et nous permettent ces réjouissances.»

À ces mots, des applaudissements tonitruants se firent entendre. On tapait des mains, on tapait des pieds, si bien que les diverses peintures qui décoraient la salle menaçaient de se décrocher.
 
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Valishan tente de se faire discret, malgré sa taille. Il n'est pas habitué de recevoir autant d'attention, ce qui le rend mal à l'aise.

Malgré son trac, Imay avait l'habitude de la scène. Elle salut timidement la foule et dit: "Merci, merci. C'est bien gentil de votre part de nous accueillir d'une telle façon."
 

Altran prend la parole.

« Mes amis, nous vous remercions de l'accueil que vous nous faites. Aussi, je voudrais une minute de silence en hommage à celui d'entre nous qui n'est pas remonté pour profiter de cette célébration. Le barde nain Thrin Voixprofonde s'est tu, vaincu par un piège diabolique, et je veux honorer sa mémoire. »

Après la petite période de silence, il reprend : « Aussi, je veux que vous buviez en l'honneur de son âme, et à la santé des rescapés ! »
 

À la demande d'Altran, le silence se fit dans la salle... ou presque. Il y avait deux jeunes gens dans le fond de la salle qui semblait avoir débuté une fête très tôt et qui était déjà intoxiqué à cette heure. Ils continuaient de rire et de boire alors que le reste de la salle tentait de montrer un peu de respect pour ceux qui étaient tombés au combat contre le mal qui avait rongé Chaudière au cours de dernières semaines.

L'annonce d'un coup à la santé de Thrin fut accueilli dans la joie et les demandes de pots et de tasses se mirent a fuser de toutes parts, si bien que les serveuses peinaient sous le travail. Voyant son auditoire distrait pour quelques instants, le barde qui les avaient si bien identifiés invitat les compagnons à s'asseoir à une table près de la scène.

"Je ne m'était donc pas trompé. Il faut dire que mon frère vous avait bien décrits. Mais permettez-moi de me présenter. Je me nomme Zeranne. Conteur, bretteur et surtout amateur de grande histoires. J'avais espoir de vous rencontrer pour pouvoir mettre en chanson vos exploits. Comme c'est maintenant le cas, j'espère que vous m'en donnerez la permission !

Et Jzadirune, c'était comment ? Je l'imagine déjà... La ville oubliée, les vestiges d'une autre civilisation, les monstres et les charognards... Ce devait être magnifique !"


Les yeux de Zeranne brillaient d'anticipation. Il fixait les compagnons tour à tour, espérant... attendant les mots et les descriptions.
 
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« Des couloirs emplis de chausses-trappes et de pièges, des portes en métal, rondes et dentelées comme des engrenages géants, des humanoïdes chauves et transparents, d'autres petits avec des pieds de bouc, et de terrifiants monstres mécaniques -- vous pourrez d'ailleurs en voir un si vous vous rendez à la trésorerie de Skie. »

Altran s'amuse de voir quelqu'un l'écouter avec autant d'attention.

« Mais avec de la chance, dans quelques temps, cette cité perdue pourra être explorée sans danger. Pour le moment, il vaut mieux une solide escorte. »
 
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"Et sous la cité, il y a une "forteresse" scluptée dans le malachite. Avec d'étranges scarabés géants en cage qui illuminent les pièces. Et des portes secrètes à tous les coins de rue! Nous n'avons pas terminé de nettoyer la cité et la forteresse, ce n'est donc pas encore sécuritaire d'y descendre.

Au risque de paraître ignorante, qui est votre frère?"
 

Zeranne écoutait attentivement les descriptions d'Altran et d'Imay. Posant quelques questions ici et là pour obtenir des détails supplémentaires, des précisions sur l'atmosphère ou des actions que les compagnons avaient posés dans les dédales du souterrain de Chaudière.

«Mon frère ? C'est le frère Hafez. Je ne crois pas que vous ayez eu l'occasion de le rencontrer directement. C'est un simple acolyte affecté aux cuisines du monastère. Quand il n'est pas en train de prier, il est occupé à récurer des casseroles !», ria le barde. Son rire était mélodieux et léger.

Naline qui était largement demeurée silencieuse jusqu'à présent observait l'homme qui les avait si chaleureusement invité. Il était petit pour un humain, peut-être 1,55 m. Il avait les cheuveux long et bruns. Il portait une barbe finement taillée. Ses habits était distingués et il avait toutes les apparence d'un humain digne et honnête. Sa voix était plutôt hautes pour une homme, mais elle avait toute la mélodie qu'on pouvait attendre d'un barde.

Pourtant, l'insistance avec laquelle le barde cherchait des détails sur Jzadirune l'agaçait. C'était peut-être la claustrophobie d'être à l'intérieur parmis tous ses grandes gens qui l'observait tout le temps, mais l'idée de couper court à cette conversation lui revenait constamment à l'esprit. En plus, Nárin, qui avait fréquenté plus d'une fois les cuisines du monastère au cours de ses visites, n'avait pas montré le moindre signe de reconnaissance du nom de Hafez.

Ce qui se produisit ensuite n'eut rien pour rassurer la gnome. Alors que Zeranne donnait quelques pièces pour payer les verres de tous, la serveuse lui refusa son paiment.

«Zeranne, tu sais que ces pièces sont interdites. Je ne peux pas les accepter. Tu as autre chose pour payer.»

Confus, Zeranne tenta de ramasser rapidement les pièces et en tendit d'autres à la serveuse.

«Je suis désolé, ma chérie. Je ne sais pas d'où elles viennent. Prends plutôt celles-ci et garde la monnaie.»

Il avait tenté de dissimulé les pièces refusées, mais une d'entre elle était tombée sur la table. Bien qu'il l'avait ramassé en un clin d'oeil, les deux gnome autour de la table avait pu très bien voir à quelle effigie était frappée la pièce de monnaie : celle d'un arlequin rieur.
 

« Mais maintenant, si vous nous permettez, nous sommes fatigués et avons bien besoin de repos. Nous vous laissons à votre audience, elle vous est toute acquise ! »
 

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