Quintidi, 5e jour du Frimaire 1214 AG
Le jour se lève sur une autre journée automnale pluvieuse et morne dans les montagnes du sud. Le temps s’est légèrement réchauffé et la pluie est moins forte que la nuit dernière, mais le soleil n’est toujours pas au rendez-vous.
Naline, Imay et Valishan sont réveillés par les bruits des gens de la foire qui s’activent. Tout autour de leur caravane et du campement des Boischâtel, les artisans, les marchands et les artistes se mettent au travail. La foire se termine aujourd’hui. C’est la dernière occasion de brasser des affaires, la dernière occasion de rendre cet événement annuel un succès.
Les discussions avec la famille d’Imay la nuit dernière n’a pas apporté d’éléments de réponse à vos interrogations. C’est Ozi, le grand-père, qui à son réveil a découvert la disparition du couple Boischâtel. Il partageait avec eux une caravane et malgré l’étroitesse des lieux, il n’a rien vu, ni rien entendu. Il s’est simplement réveillé hier matin et il était seul dans la charrette. Au début, il avait cru que les parents s’étaient simplement levés plus tôt, mais il avait rapidement déchanté.
Imay pour sa part avait fait la découverte de la disparition de la caisse. Malgré les circonstances, le clan Boischâtel avait décidé de donner une représentation matinale, espérant que le couple disparu réapparaîtrait dans le courant de l’avant-midi. C’est en allant ranger les sous récoltés lors du spectacle qu’Imay avait constaté que la petite boîte où Alton rangeait l’argent de la famille avait disparue elle aussi.
Étant donné que seuls les parents et la caisse semblaient avoir disparu, le clan savait qu’il y avait quelque chose d’anormal. Éliane et Zack avaient donc envoyé Imay et ses deux frères à la recherche des parents, ce qu’ils avaient fait pendant la journée d’hier. Les recherches s’étaient butées à une absence totale d’information. Comme pour tous les disparus dans cette ville, ils s’étaient volatilisés sans laisser de traces. Un des frères d’Imay rapporte que parmi les races qui vivent plus longtemps, la rumeur court que les disparitions seraient le retour d’une malédiction, celle qui a touché la race gnome il y a longtemps. Seulement cette fois, toutes les races seraient affectées. Zack pour sa part prétends avoir entendus des bourgeois dire que ce serait une guilde de halfelins qui serait responsable des cambriolages et des enlèvements.
C’est donc sans grand succès et un peu déçus que vous quitté le campement, alors que le clan Boischâtel s’affaire aux derniers préparatifs avant de quitter la foire. Ils comptent aller passer l’hiver à Darmon-Les-Souches, un petit village abbatial situé à mi-chemin entre Jouvenceau et Vertemer.
Après avoir passé les portes, vous circulez dans les rues de la cité, empruntant tour à tour les avenues de l’Obsidienne, du Magma et de la Lave. Au coin de l’avenue de la Lave et de la rue de la Lanterne se trouve l’orphelinat. C’est un édifice de pierres grises dont le mortier est couvert de mousse. Les fenêtres du rez-de-chaussée et de l’étage sont fermées et semblent même verrouillées. Tout de même, dans la lumière de l’aube, quelques rayons de lumière s’en échappent. De chaque côté de la porte d’entrée, deux lanternes sont suspendues éclairant le seuil. La porte est faite de chêne massif et en son centre est fixé un marteau de porte en cuivre. Il a la forme d’une gargouille qui vous sourit, vous invitant à utiliser l’anneau de cuivre qui perce son nez.
Actions ?
*******
Altran, Thrin et Nemdab, après un excellent sommeil et un petit déjeuner léger (même si le nain en a repris trois fois), vous vous rendez à l’Hôtel de la Garde pour interroger les assaillants du prêtre. Vous êtes accueillis par un sergent aux manières rustres, tel un homme qui a passé trop de temps parmi les soldats et les armes et pas assez à fraterniser avec le reste du monde. Après quelques minutes de discussion et de négociations, il vous donne la permission de rencontrer les prisonniers. Il insiste cependant pour assister à l’interrogatoire.
Vous êtes donc conduit à une petite pièce. La pièce est dénudée sauf pour deux tabourets. Le sergent vous laisse quelques minutes, le temps d’aller chercher les deux prisonniers.
À leur arrivée, vous pouvez constater que vous n’êtes pas les premiers à les avoir interrogé. Le maquillage a été enlevé et leur visage montre des signes de brutalité. Les blessures qu’ils ont subit pendant le combat sont pansées mais le travail a été plus ou moins bien fait et les pansements sont déjà souillés.
Le sergent les pousse violemment dans la pièce. «Voilà, vous avez dix minutes avec ces vauriens. Après ça, il faut que j’aille les présenter au magistrat.» Les deux hommes se relèvent difficilement. Les blessures ont raidi leur muscles et les menottes qu’ils portent aux mains rendent la chose plus difficile. Péniblement, ils s’assoient sur les tabourets et attendent la mine basse que débute l’interrogatoire. Ils l’ont déjà subit, ils l’ont déjà fait subir, ils semblent résignés et savoir ce qui les attendent.
Actions ?